Les prix des fruits et l?gumes et ceux des viandes blanches et rouges subissent de nouveau une flamb?e sans pr?c?dent que rien ne semble justifier aux yeux des consommateurs et des professionnels. Notre r?gion ayant b?n?fici? d?une pluviom?trie sans ?gale ? ce jour. Co?ncidence ou ironie du sort, cette flamb?e des prix a repris de plus belle, juste apr?s l?annonce du pr?sident de la R?publique de l?effacement des dettes des fellahs ayant contract? des cr?dits d??quipement aupr?s des banques, ce qui a provoqu? le courroux des consommateurs. Ainsi, la pomme de terre est cot?e entre 70 et 75 Da le kg, de m?me que la tomate, les f?ves et les petits pois, le haricot vert flirte avec les 350 Da, l?oignon ? 50 Da, les carottes ? 50 Da et la salade verte ? 80 et m?me 100 Da. Par rapport aux mois de d?cembre et janvier, cela repr?sente une augmentation de pr?s de 50%. S?agissant des viandes, le poulet est c?d? ? 320 Da le kg et la viande rouge avoisine les 800 Da le kg. M?me la sardine, consid?r?e comme le poisson du pauvre, aura ajout? des ailes ? ses nageoires pour planer entre 250 et 300 Da le kg. Autant dire que le point de non-retour est largement atteint pour les petites bourses et les p?res de famille sans emploi. Pour conna?tre les tenants et les aboutissants de cette augmentation, nous nous sommes rendus au march? de gros d?Abou Tachfine ? Tlemcen. T?t le matin, des dizaines de camions venus de diverses r?gions de la wilaya, voire du pays, attendent de livrer leurs marchandises aux mandataires agr??s. ?Les produits sont en quantit? plus que suffisante, affirme un mandataire, mais le probl?me r?side ailleurs...? Et d?ajouter: ?Ce qui nous p?nalise et ? travers nous le consommateur, c?est le march? de gros ill?gal install? en face du n?tre et qui attire certains agriculteurs, press?s d??couler leurs marchandises aux interm?diaires, et ce, avant m?me l?ouverture des halles officielles. Ces ?trabendistes? fixent alors au pr?alable les prix de r?f?rence des produits, contraignant ainsi les mandataires de s?aligner sur les m?me prix, pour fid?liser les fellahs qui leur livrent les marchandises destin?es ? approvisionner tous les d?taillants de Tlemcen. Notons que les mandataires se sont d?j? ?lev?s par le pass? contre ces pratiques et m?me contre la persistance de ce march? parall?le, sans qu?aucune solution ne soit trouv?e ? cet ?pineux probl?me. D?ailleurs, tous les professionnels sont unanimes pour dire que le probl?me r?side dans ce march? parall?le, porteur d?une grande anarchie et qu?il est temps de mettre un terme aux pratiques de ces pseudo-mandataires, en r?glementant la fili?re et la profession. Selon eux, l?Etat se doit d?intervenir ?nergiquement et m?me les fellahs sont mis ? l?index par les mandataires qui estiment que ces derniers n?ont plus de raison de se plaindre, maintenant que leurs dettes sont effac?es, apr?s avoir b?n?fici? d??normes aides financi?res dans le cadre de diff?rents programmes de d?veloppement de l?agriculture. ?Raison de plus, disent nos interlocuteurs, pour respecter l??thique de la profession et, par-l?, m?me le pauvre citoyen.? Pour d?autres observateurs apparemment plus avertis, le probl?me est tout autre: ?Il existe de v?ritables barons des fruits et l?gumes qui, usant de leurs portables, emploient des rabatteurs pour sillonner tout le territoire de la wilaya et acheter sur pied tous les produits mara?chers porteurs. Ce sont ceux-l? qui imposent leur diktat des prix et m?me des quantit?s ? ?couler, pour maintenir leurs revenus. C?est une fili?re tr?s complexe o? le producteur occupe une position-cl? et ne doit c?der sa marchandise qu?? la fili?re officielle et r?glement?e par l?Etat?. Et de conclure que ?l?Etat doit obliger les agriculteurs ? d?clarer leurs cultures, ? des fins de contr?le effectif par les responsables de l?Agriculture, et ce, ? l?image de tous les autres commerces. Des sanctions pourraient m?me dissuader les fraudeurs et tous ceux qui ne respecteraient pas la r?glementation en vigueur?, a-t-il conclu.