La campagne ?lectorale, qui a consomm? plus de 50% de sa dur?e l?gale, est en train de produire une d?cantation visible ? l??il nu. Les Alg?riens, ?lecteurs ou spectateurs, d?couvrent un duel bic?phale mettant aux prises; d?une part, un candidat qui avance, s?r de lui, avec la r?gularit? d?un m?tronome, d?mentant ? chaque escale les rumeurs ?sem?es? ici et l? sur ses capacit?s ? tenir un troisi?me mandat, et cinq autres candidats parmi lesquels quelques-uns qui semblent avoir r?alis? qu?ils se sont laiss?s distancer par le peloton, d?autre part. Les Alg?riens ?observaient? leur pr?sident pour tenter de d?celer ce qui se disait en coulisses. Batna, Oran, et la Kabylie ont renvoy? l?image d?un candidat qui plane haut. L?attentat du 6 septembre 2007, perp?tr? ? Batna, n??tait qu?une manipulation tout comme les d?rapages d?une ?meute motiv?e par une r?trogradation d?un club. La Kabylie ?Tizi-Ouzou et Beja?a- a d?menti ce que des cercles tentaient de faire accroire. A l?inverse, les autres candidats se cherchent. Certains confondent discours ?lectoral et cours magistral pour ?tudiants dans un amphi. D?autres en sont, encore, ? rappeler quels partis ils repr?sentent; et d?autres, enfin, n?en finissent pas de se lamenter et de rappeler qu?ils n?ont pas cess? de faire des propositions et que personne ne les a ?cout?s; n?omettant pas, au passage, de soigner une image de force tranquille responsable qui avait alert? (les pouvoirs publics) sur les dangers de telle ou telle politique et qu?ils ont fini par ?tre ?cout?s. Ce qui, ? leurs yeux, signifie qu?ils sont infaillibles. Durant le premier mandat, quand les r?serves en devises franchissaient le seuil historique des 20 milliards de dollars, beaucoup d?acteurs politiques n?ont m?nag? aucune critique pour pousser le pr?sident (Bouteflika) ? d?penser pour permettre aux Alg?riens de mieux vivre. Si ces m?mes acteurs, dont beaucoup ont brigu? ou briguent, encore, la pr?sidence, exhibent fi?rement ces 140 milliards de dollars de r?serves, ou exigent leur rapatriement, c?est parce que quelqu?un a ?t? lucide et a continu?, telle une fourmi, ? mettre dollar par dollar de c?t?. Parce que s?il avait c?d? ? la pression, l?Alg?rie n?aurait pas l?aisance qu?elle conna?t. La vie meilleure aurait cess? comme l??pisode des bananes et du gruy?re, la dette aurait continu? ? ?trangler l??conomie et de grandes puissances occidentales n?en seraient pas ? nous faire les yeux doux, parce que la crise financi?re qui les a ruin?es, nous a ?pargn?s. M?me provisoirement. Les Alg?riens connaissent qui est l?auteur de cette performance. Ils comprennent, aujourd?hui, qu?il avait une t?che ? achever, raison qui l?a pouss? ? faire r?viser la Constitution. Le destin d?une Nation ne doit pas d?pendre d?une lecture s?lective que certains se font de la d?mocratie. Beaucoup de partis ont fait des propositions ? l?APN. Proposer ne signifie pas, pour autant, d?tenir la v?rit?. Quand on a raison et qu?on finit par ?tre ?cout?, cela signifie que celui qui a eu le courage de reconna?tre son erreur -et qui l?a corrig?e- est un d?mocrate. Un point ? son actif. Ce qui n?est pas le cas de ceux qui pensent avoir toujours raison. Car s?ils venaient ? ?tre ?lus, ils mettraient beaucoup plus de temps ? reconna?tre les leurs. Si, jamais, ils le feront.