Dans son discours d?investiture, prononc?, hier, ? Club des Pins, le pr?sident Bouteflika qui ?trenne, ainsi, son troisi?me mandat, se donne une feuille de route. Comme en t?moigne sa position dans le discours, la r?conciliation nationale sera v?ritablement au c?ur de l?action politique du chef de l?Etat. En tout cas, il a promis non seulement de s?y tenir, mais de la renforcer et de l?approfondir: ?La r?conciliation nationale a ?t? massivement soutenue par le peuple alg?rien; elle a permis le retour ? la paix civile et devra, ? l?avenir, contribuer essentiellement ? raffermir la coh?sion sociale et ? garantir la p?rennit? de l?unit? nationale?. On aura, cependant, remarqu? que Bouteflika s?est bien gard? de parler d?amnistie g?n?rale, une perspective qu?il avait pourtant ?voqu?e pendant la campagne ?lectorale. Sans doute l?avait-il fait pour couper l?herbe sous les pieds de Djahid Younsi, le candidat islamiste qui en avait fait un de ses leitmotivs de campagne. En revanche, Bouteflika a pris moult engagements en direction des franges de la population les plus fragilis?es par la crise, en promettant d?am?liorer leurs conditions de vie, ? travers notamment le logement, l?acc?s ? l?eau, aux r?seaux d?assainissement, ? l??nergie, aux infrastructures sanitaires... qui ?continueront ? faire l?objet de programmes d?investissements cons?quents?. Bouteflika revient encore sur la r?forme de l?Etat en se pronon?ant pour une ?une nouvelle r?partition des pouvoirs publics fond?e sur une d?centralisation plus pouss?e?. Il faut rappeler ? ce propos que Missoum Sbih, l?actuel ambassadeur en France, avait pilot? une commission de travail qui avait ?labor? un travail sur le reformatage des structures de l?Etat. Le document a ?t? mis sous le coude. Peut-?tre sera-t-il exhum? pour ce troisi?me mandat. En tout cas, Zerhouni avait annonc? que le code communal, un des points importants dans le rapport Sbih, sera inscrit sur l?agenda de l?APN. Bouteflika a ?galement point? du doigt le favoritisme et les passe-droits. Il est vrai que le ph?nom?ne a pris, ces derni?res ann?es, des proportions ahurissantes avec une connotation r?gionaliste prononc?e. Ce que, d?ailleurs, n?ont eu de cesse de d?noncer les partis d?opposition. La corruption a ?galement ?t? ?voqu?e. Il est vrai que notre pays, de par la g?n?ralisation de ce chancre, est devenu un abonn? de Transparency International qui nous ?pingle r?guli?rement dans ses rapports p?riodiques. Pour cela, Bouteflika met en relief ?le r?le majeur de la presse? dans la lutte contre ces fl?aux, soulignant au passage que la libert? de la presse ?sera pleinement respect?e, l?Etat restant d?termin? ? agir pour faciliter davantage encore l?exercice et le d?veloppement de la profession?. Les observateurs qui s?attendaient ? un discours solennel, avec de grandes annonces, sont rest?s sur leur faim dans la mesure o? le propos du chef de l?Etat n?avait pas toute la gravit? et la charge ?motionnelle que l?on attend d?une telle c?r?monie.