La r?conciliation nationale, nouvelle version, se met tout doucement en place. Le candidat Bouteflika la propage par touches successives et au gr? des circonstances. La charte ? venir sera ?plus vaste? et la nouveaut? r?side dans le traitement politique appliqu? jusqu?? aujourd?hui aux repentis. La seconde initiative sera moins bienveillante et plus drastique. Bouteflika a indiqu?, samedi dernier depuis Illizi, qu?il ?tait pr?t ? ?d?cr?ter une amnistie g?n?rale en faveur des islamistes arm?s? ? condition, fera-t-il remarquer, que ?la reddition de tous les islamistes arm?s encore dans les maquis et le d?p?t d?finitif et total des armes? ne soient pas suivis de marchandages ou de calculs politiques. D?ailleurs, il pose une seconde condition, tr?s contraignante: le consentement de tous les Alg?riens. Le pardon doit donc in?luctablement passer par un vote r?f?rendaire comme pour la charte qui a permis ? plus de 6.000 terroristes de recouvrer leur libert?. Le candidat a pr?cis? que le peuple devait pour cela ??tre consentant? et que les int?r?ts de l?Alg?rie ?ne soient pas touch?s?, ce qui cr?erait selon lui ?les conditions et un climat politique favorables? ? une telle ?ventualit?. La nouvelle politique r?conciliatrice qu?il compte mettre en place ira au-del? du simple pardon puisqu?il sugg?re une amnistie g?n?rale. Et c?est la premi?re fois que le pr?sident Bouteflika ?voque ouvertement l??ventualit? d?une amnistie g?n?rale en faveur des groupes arm?s encore r?calcitrants. Selon le candidat, qui s?est ?galement engag? ? ?combattre la violence avec le concours des forces de s?curit??, une amnistie ?mal pr?par?e? pourrait mener elle aussi ? ?une guerre civile?. Aussi, prend-il le soin de souligner que le dialogue ?ne devait pas se d?rouler dans des conditions de violence?, avant d?avertir ensuite: ?Tous ceux qui nous offenseront seront combattus avec des armes encore plus fortes?. Moussa Touati, lui, ne cesse de d?plorer la hogra et l?injustice. A A?n T?mouchent, il fustige la continuit? r?volutionnaire pr?n?e des ann?es durant par le syst?me qui est selon lui ?pour beaucoup de choses dans la situation actuelle que subissent les larges couches de la population?. M?me ?hizb fran?a? n?est pas ?pargn?e. ?C?est la classe issue de l?administration fran?aise qui a tout accapar?, et ceci s?est traduit par le d?part de plus de 3.000 savants alg?riens, l??lite intellectuelle qui se trouve aujourd?hui au Canada et dans d?autres pays europ?ens et am?ricains?, a-t-il soutenu. Mettant un petit b?mol dans son discours, il m?nagera certains. ?Nous ne devons pas m?langer tous les responsables. Il existe une minorit? aux mains propres mais li?es par d?autres. Nous sommes un parti d?opposition et nous restons dans l?opposition?, a-t-il d?clar?. Le candidat du parti Ahd-54, Fawzi Reba?ne, a critiqu? s?v?rement le volet ?conomique, en mettant en cause la politique nationale d?investissements, la qualifiant ?d?inefficace, en raison des pressions et des entraves administratives?. Cette situation sert des milieux politiques restreints aux d?pens du peuple, selon Reba?ne qui ajoute que les investisseurs ?trangers ?ont renonc? ? leurs projets d?investissement?, en raison des anomalies inh?rentes au syst?me juridique de notre pays, des entraves administratives et de la corruption. Quant ? Djahid Younsi, il dira dans un langage direct: ?La mauvaise gouvernance n?est pas une fatalit?... le changement est ? notre port?e, ? votre port?e, vous les jeunes.? Aux tenants du syst?me en place, il dira en les fustigeant: ?L?exp?rience r?p?t?e a prouv? leur incomp?tence... qu?ils laissent la place!? Et de leur ass?ner un coup violent: ?L?Alg?rie est un pays riche de ses potentialit?s et de ses hommes, mais pauvre par l?incomp?tence de ses responsables.? La secr?taire g?n?rale du PT, Louisa Hanoune, elle, ne perd pas le Nord et descend en flammes le ?manque de planification dans la conduite du processus de d?veloppement (?conomique)?. ?Est-il logique que l?Etat d?gage une enveloppe de 150 milliards de dollars pour le d?veloppement du pays et la r?alisation d?infrastructures sans ?tablir de priorit?s?? s?est-elle pos? la question avant de r?pondre: ?Nous disposons de moyens financiers importants. Pourquoi ne pas les utiliser pour construire le pays?? Elle a propos? de r?former l??conomie nationale, en proc?dant ? la r?ouverture des entreprises ferm?es, en redoublant d?efforts dans la cr?ation d?emplois et en ?uvrant ? la ?pr?servation de l??conomie nationale, notamment les secteurs strat?giques: les hydrocarbures, les a?roports...? Mohamed Sa?d, le mal aim? des m?dias, continue, lui, de r?sister aux censures, aux boycotts et aux attaques frontales de certains porte-voix. Lors de son d?placement, vendredi dernier, ? Gharda?a, il a eu un coup de gueule qui n?a pas ?pargn? le SG du FLN, Abdelaziz Belkhadem. ?Je regrette le fait de me rabaisser ? ce niveau mais rester de marbre devant de telles all?gations ?quivaudra peut-?tre ? une complicit??, a-t-il dit. Dans son plaidoyer, Mohamed Sa?d n?a pas m?nag? l?ex-Chef de gouvernement, le qualifiant notamment de ?producteur d??checs, d?illettr? et de meddah?. ?Les gens comme celui-l? sont les responsables de toutes les crises que le pays a travers?es depuis l?Ind?pendance?, a-t-il martel?. Mohamed Sa?d a indiqu? que ?si la pratique politique en Alg?rie ?tait saine et si l?Etatf ?tait vraiment un Etat de droit, l?administration aurait retir? l?agr?ment ? ce parti ainsi qu?? d?autres formations politiques?.