En campagne ?lectorale pour le pr?sident candidat, dans la wi-laya de Tiaret, Rachid Bena?ssa, le ministre de l?Agriculture et du D?veloppement rural, a encourag? les fellahs et les a exhort?s ? ?devenir des partenaires ?conomiques incontournables et non des agriculteurs ? vocation de cultures traditionnelles?, pr?cisant que le temps ?tait venu pour inverser la tendance. Pour la circonstance, les fellahs ont ?t? ?lev?s au rang de d?fenseurs de l?ind?pendance et de la s?curit? alimentaires. Une logique de partenariat devrait conduire ? un d?clic, selon le ministre ?dans un Etat de progr?s o? l?espoir sera permis?. Bena?ssa ne pouvait pas ?viter la question qui fait l?actualit? du moment, l??lection pr?sidentielle bien s?r, mais surtout la pomme de terre qui ne cesse de faire parler d?elle et qui balaie sur son passage tous les arguments et excuses avanc?s. Mildiou, s?cheresse, pluie, et capacit?s de stockage d?ficitaires. L?ann?e agricole 2009 a la particularit? d??tre ? l?abri des facteurs exog?nes qui p?nalisent les agriculteurs; et pour boucler la boucle, le pr?sident de la R?publique a d?cid? de passer l??ponge sur l?ardoise des dettes contract?es, une mesure cens?e encourager le secteur et concr?tiser des objectifs que le boulet -les dettes- emp?chait de r?aliser. Il est illusoire de croire qu?il suffit de d?cider de quelque chose pour voir les r?sultats suivre. Surtout dans un pays o? la bureaucratie fait d??normes d?g?ts. Le fait est que dans l?imaginaire collectif, les dettes ont ?t? effac?es et les agriculteurs sont devenus riches si l?on devait en croire un adage qui dit ?qui paie ses dettes s?enrichit?. Beaucoup reste ? faire. M?me, en mati?re de r?gulation, la premi?re des d?faillances, point?e du doigt par un responsable du minist?re de tutelle qui a r?sum? les causes de l?envol?e des prix ? trois points: la fin de saison, la pluie qui emp?che la collecte des nouveaux produits et la sp?culation qui double les prix. Aucune r?f?rence aux efforts cens?s maintenir les prix ? la consommation ? un seuil abordable. Ce qui pourrait signifier que le premier des grains de sable qui vole en l?air, pourrait gripper la machine. Ce qui hypoth?que les projets du gouvernement, l?int?gration de l?Agriculture dans toutes ses dimensions dans les grands ensembles industriels. A l?inverse du ministre qui reconnaissait ?la non-disponibilit?, pour l?instant, de la pomme de terre nouvelle?, le chef de la R?gulation affirme que la production ? venir sera plus importante que celle de l?ann?e ?coul?e. L??pisode de la pomme de terre tombe mal, car il apporte de l?eau au moulin des adversaires du pr?sident candidat. ?Aucune quantit? ne sera import?e? a tenu ? pr?ciser le responsable de l?Agriculture sur les ondes de la radio, ce qui aura le m?rite de mettre fin ? bien des app?tits voraces. Le probl?me est que ces m?mes propos vont doper les prix. Le week-end des ?lections aidant, il n?est pas ?tonnant que les prix atteignent les 150 dinars le kilo.