A un trimestre du premier anniversaire de la cr?ation de l?UPM -l?Union pour la M?diterran?e- qui avait pouss? le pr?sident fran?ais ? op?rer un forcing diplomatique pour l?adh?sion de l?Alg?rie, il est de plus en plus question d?une visite d?Etat du pr?sident Bouteflika en France. Ce ne sera pas, tant, la date du voyage qui sera importante, mais le contenu des discussions entre les deux chefs d?Etat. D?une part parce qu?il n?existe pas de date symbolique commune aux deux pays, jusqu?au 13 juillet, pour justifier un ?ni?me sommet franco-alg?rien, et d?autre part parce que le contexte ?conomique a chang? tout comme s?est dissip? l??effet? Sarkozy, le chantre du partenariat gagnant-gagnant. Depuis le d?but des ann?es 90 qui a vu l?Alg?rie plonger dans une crise multiforme, les politiques fran?ais -tout comme les hommes d?affaires- se sont d?fil?s, pr?f?rant les ?valeurs? s?res du moment. Le fait est qu?avec la r??lection de Bouteflika, l?engagement de milliards de dollars dans des chantiers qui font rouler bien des yeux, essentiellement en cette p?riode de vaches maigres, et l?aisance financi?re rest?e intacte, la donne a chang? et l?Alg?rie a bien des arguments ? faire valoir. Le moment est, peut-?tre, venu de mettre en ?uvre ce partenariat gagnant-gagnant, d??exception? selon les propos de Sarkozy? Ce ne seront pas, en tous cas, les t?te-?-t?te, entre les deux hommes qui auront de longues ann?es devant eux pour gouverner leurs pays respectifs, qui manqueront. Un atout qui militera en faveur d?un dialogue d?barrass? des fioritures. Une coop?ration franche passe inexorablement par un pass? qu?il faut revisiter et imp?rativement assainir. Apr?s les deux crises russo-ukrainiennes, le gaz alg?rien appara?t comme un approvisionnement s?curis?, d?autant plus que Sonatrach compte d?velopper ses capacit?s. Les patrons fran?ais, qui pr?f?rent les brunes mais qui se marient avec les blondes, devront choisir: Afficher une pr?f?rence ou se lier pour la vie. Le temps des discours creux est r?volu. Compter sur l?Alg?rie qui est une pi?ce ma?tresse d?un sous-ensemble g?ographique -l?UPM- et lui faire jouer les seconds r?les ne traduit pas ce partenariat auquel a appel? le pr?sident fran?ais. L?Alg?rie n?est pas un pays ?mergent au sens ?conomique, scientifique et technologique du terme, elle n?en est pas moins un p?le d?excellence de choix. Obama, Poutine, Merkel et bien des dirigeants influents l?ont compris. Seule la France continue de croire qu?elle a les faveurs des Alg?riens. Socialement, avec une importante communaut? alg?rienne install?e dans l?Hexagone, la France peut continuer ? jouer sur le d?bit des visas; mais pas plus. Il n?y a qu?? faire un tour en Alg?rie pour comprendre que la Chine, la Turquie, et la Cor?e du Sud ont d?tr?n? le label fran?ais. Et n?aurait ?t? ce gage d?amiti? du pr?sident Bouteflika, bien des soci?t?s strat?giques fran?aises auraient mis la cl? sous le paillasson. Il ne s?agit, certes, pas d?aum?ne de la part de l?Alg?rie mais de l?expression d?une vision de ce partenariat qu?il faut revoir, comme l?avait soulign? Bouteflika. A Sarkozy de faire le m?me effort. Il a gros ? perdre. Ou ? gagner.