Le d?bat sur le programme du gouvernement s?est poursuivi jeudi dans un h?micycle quasiment vide et, au hit-parade des pr?occupations des rares d?put?s pr?sents, il y avait la question de la r?conciliation nationale. Quasiment tous conviennent de la ?n?cessit? d?approfondir? la d?marche, reprenant ainsi ? leur compte les arguments d?velopp?s par le Pr?sident Abdelaziz Bouteflika pendant la campagne ?lectorale. ?Mais aucun des d?put?s n?a pouss? la r?flexion pour indiquer par exemple quelle forme cet approfondissement devrait prendre?, soulignent les observateurs. D?aucuns parmi eux s?interrogent: ?Faut-il reconduire les m?mes dispositions? Y a-t-il lieu d?aller carr?ment jusqu?? l?amnistie g?n?rale? Faut-il ?tendre cette r?conciliation ? des probl?mes politiques qui ne sont pas directement en rapport avec ce qu?on appelle ?la trag?die nationale??? C?est, en tous cas, le souhait de certains repr?sentants du peuple qui veulent solder quelques comptes internes li?s ? la p?riode de la r?volution. C?est dans ce m?me esprit que des intervenants ont inscrit ?la question mozabite? qui se pose en termes de communautarisme ? travers les ?v?nements r?p?titifs de Berriane. Ils estiment que cette r?gion du pays a besoin d?une ?r?forme profonde? qui doit aller au-del? du traitement policier et social qui a tenu lieu de r?ponse aux affrontements entre Ibadites et Mal?kites. Outre la r?conciliation nationale, un leitmotiv, la question des libert?s individuelles, le pluralisme politique et syndical, est ?galement ?voqu?e par les d?put?s du MRN. Mais, encore une fois, c?est Louisa Hanoune qui se distingue par une proposition qui ne risque pas de plaire au Gouvernement. La Premi?re dame du Parti des travailleurs a plaid? pour la cr?ation d?une agence ind?pendante charg?e d??tablir des statistiques et des sondages d?opinion sur des questions sociopolitiques diverses. ?Le projet du plan d?action du gouvernement en d?bat ? l?Assembl?e populaire nationale comprend des mesures int?ressantes et de bonnes intentions, mais il manque de chiffres ou de bilans sur, par exemple, la privatisation et les partenariats, d?o? la n?cessit? de cr?er une agence ind?pendante charg?e des statistiques et des sondages d?opinions?, a-t-elle sugg?r?. Madame Hanoune pose un probl?me de fond, ? savoir celui de la fiabilit? des statistiques. A ses yeux ?l?absence d?une structure autonome rend, de fait, l?ex?cutif d?tenteur exclusif des donn?es statistiques qu?il manipule ? sa guise?. ?La seule institution qui avait tent? de produire ses propres statistiques, loin de toutes consid?rations politiciennes, ?tait le CNES, version Mentouri?, faisait-on remarquer dans les trav?es de l?Assembl?e. ?Les rapports de conjoncture de ce Conseil, o? si?geaient d??minents ?conomistes ind?pendants, n??taient pas souvent du go?t de l?ex?cutif, Ahmed Ouyahia en particulier qui aura r?ussi ? le mettre au pas depuis l?arriv?e de Mohamed Seghir Bab?s?, notait-on encore ? ce propos. En dehors de ces questions politiques de fond, nombre de d?put?s, certainement pour plaire ? leurs ?lecteurs, ont vers? dans le ?localisme? en soulevant des questions en rapport avec leurs circonscriptions, qui ne sont pas forc?ment en coh?rence avec un d?bat sur le programme du Gouvernement. Ainsi, c?est tout le monde qui veut voir sa da?ra acc?der au statut de wilaya d?l?gu?e, dans le cadre du prochain d?coupage ?lectoral, des d?put?s du Sud posent l??ternelle revendication des tarifs pr?f?rentiels pour l??lectricit? et le gaz, d?autres veulent que l?effacement des dettes des agriculteurs soit syst?matique?