L'homme ne laisse pas indifférent. Il y avait, auparavant, son défunt père, fondateur de cette association, un homme de cœur qui avait jeté son dévolu sur le sort des couches sociales défavorisées. Il y a, aujourd'hui, le fils, qui agit, lui aussi, dans le cadre du social. Chougrani Serir Boualem doit être un homme fier pour continuer ainsi à œuvrer pour le social, pour l'entraide, dans ce cadre investie par son association. Humaniste, il n'a jamais cessé, depuis son élection, en 1997, à la tête de cette association, en qualité de président, d'agir avec conviction, de manière exceptionnelle, et de mobiliser, également, tous ceux qui croient en l'action de bienfaisance. «Depuis mon élection par acclamation, mais aussi par respect pour mon père qui, de son vivant, a toujours été proche des démunis, en tant que bienfaiteur dans le secteur d'Ibn Sina (ex-Victor Hugo), je sentais que je portais un grand fardeau. Il fallait continuer sur cette voie qu'a ouverte mon père… Quoi de plus noble?», explique, avec philosophie, notre interlocuteur. Il soutient que sa «motivation était plus grande, lorsqu'un jour des groupes de citoyens du quartier sont venus pour évoquer un problème de paperasse qui était en suspens et qui pouvait être réglé sans coup férir». «C'est aussi, poursuit le président de l'association Chougrani, quelque peu noyé dans les besoins et les attentes des citoyens, l'une des raisons qui m'a poussé à continuer cette lutte, celle de traiter les attentes citoyennes et d'apporter des solutions, comme en témoignent le nombre d'interventions, d'aides, d'actions d'assistance que nous faisons.» «Il y a en cela un enrichissement spirituel qui me gagne, chaque jour que je fais une action, une béatitude. Il y a un flux qui nait en moi, une sorte d'autosatisfaction. A ne pas confondre avec l'auto admiration. Néanmoins, c'est une autosatisfaction personnelle, ce sentiment d'avoir fait quelque chose pour l'autre. Daâwat el kheïr. Vous savez, quand vous arrivez à satisfaire en moyenne une trentaine de personnes qui demandent à faire des analyses médicales, c'est quelque chose d'extraordinaire», explique-t-il. Un petit instant, et notre interlocuteur de dire son aversion de ce modernisme ravageur qui a tout écrasé sur son passage, mais également ce réconfort d'avoir trouvé une épaule pour déposer le fardeau, face, dira t-il, à ce déficit en sensibilisation. «Notre association se veut une cellule d'écoute de tous les citoyens afin d'apporter des solutions avec les moyens de l'association et les spécialistes qui sont mis en confidence dans un cadre de bénévolat où chaque besoin est étudié et orienté, et solutionné, par des partenaires spécifiques». Pour la confidence, assure-t-il, j'ai été nommé médiateur juridique par la justice d'Oran pour gérer les conflits, tous les conflits, à l'exception des problèmes familiaux, aux côtés de Mme Zaoui Farida, avocate, et Sebaâ, psychologue, qui font, chaque samedi, le guichet des consultations à titre gracieux, en tant qu'association conventionnée avec l'AFEPEC». A propos, des interventions, il dira que le domaine est pluriel, citant le cas des aides médicales, tels les laboratoires d'analyse. Mieux, assure-t-il, nous avons même une pharmacie gratuite et qui ouvre H24. Mais le point fort de l'association Chougrani, c'est sa crédibilité, son expérience acquise durant ces douze dernières années. «Mon vœu, c'est de réhabiliter la mosquée ou encore réaliser une autre mosquée. Nous venons de réaliser l'étude de tout un ensemble culturel».