Une fin de matinée mouvementée à La Salamandre, cité balnéaire de Mostaganem où de jeunes comédiens affiliés à l'association El-Moudja se sont opposés à la démolition de leur théâtre. Un site historique qui a formé des centaines de comédiens locaux et nationaux. Les bulldozers avaient déjà balayé une dizaine d'habitations avoisinantes avant d'être stoppés par les comédiens du théâtre El-Moudja. L'angoisse était à son comble puisque cet espace où se cultivait le 4e art est prévu pour disparaître à jamais. En dépit de l'intervention des responsables de cette opération qui entre dans le cadre de la réalisation du projet d'un port de pêche, les jeunes comédiens persisteront dans leur revendication. «On ne peut pas voir disparaître un tel édifice historique qui s'est démarqué par son attitude lors de la décennie noire. Surtout, en souvenir de la jeune comédienne El-Hadja, âgée d'à peine 20 ans, immolée, en 2003, par son jeune frère qui s'opposait à son activisme au sein de l'association El-Moudja», s'indignait un comédien rencontré sur place. Toutefois, aucun incident n'a été enregistré au moment où nous mettons sous presse. Les négociations se poursuivent entre les responsables du théâtre El-Moudja et les autorités concernées par l'opération de démolition. Les comédiens crient haut et fort: "où iront ces jeunes après la disparition de cette antre du 4e art?". A signaler qu'un groupe d'encadreurs français est attendu pour assurer une formation, d'un mois, aux comédiens du théâtre El-Moudja. «Tout un programme, élaboré avec des représentations prévues à Mostaganem et ailleurs, va tomber à l'eau suite à cette terrible opération», soulignent des responsables d'El-Moudja. Pour rappel, il y a quelques années, le théâtre El-Moudja a été totalement détruit par un incendie. Il a été réhabilité grâce aux fonds de l'Union européenne.