«Les élus et les responsables locaux de la commune de Bouzghaïa ne semblent nullement inquiétés par le phénomène de la construction illicite, si l'on se fie au silence tonitruant qu'ils observent devant la prolifération des cas de dépassements constatés à leurs dépens par les citoyens.» C'est ce que vient d'exposer K.B. âgé de 70 ans, dans une requête adressée au wali de la wilaya de Chlef. Habitant au quartier dénommé «Haï Boualili» à la sortie ouest du chef-lieu de la commune de Bouzghaïa, distante de 27km au nord de Chlef, ce septuagénaire vient d'adresser une correspondance -dont la VO détient une copie- et dans laquelle il n'a pas manqué de dénoncer la «Hogra» dont feraient preuve à son égard les autorités locales et qui, selon lui, auraient laissé son voisin édifier une bâtisse non seulement devant sa propre demeure, mais encore sur une assiette foncière relevant d'un domaine autogéré voisin, et ce, sans que les autorités concernées ne froncent le moindre sourcil. Selon le plaignant dans sa lettre, «le maire et le vice-président chargé de l'urbanisme ont été mis au courant et leur intervention est restée sans lendemain». Contacté par téléphone, l'adjoint au maire, chargé de la commission de l'urbanisme de Bouzghaïa et cité dans la correspondance adressée au wali, a déclaré que ses prérogatives se limitaient uniquement à mettre en demeure l'auteur de l'acte dénoncé. Quant au chef de la daïra de Zebdoudja, dont relève la commune de Bouzghaïa, il s'est montré plus décidé à réagir en promettant: «Une commission mixte se rendra sur le terrain dans les tout prochains jours, pour recenser l'ensemble des constructions illicites et nous n'hésiterons pas à vous associer à nos sorties.» Néanmoins, cela fait plus de 10 jours que cette promesse a été faite à notre journal, sans que les choses n'aient bougé d'un iota. Pire, la démarche que semble entreprendre l'administration à l'allure d'un escargot, a été mise à profit par le contrevenant décidé à aller jusqu'au bout de son acte illicite et à rendre le mal irréversible. Ceci, dans la perspective d'être régularisé à plus ou moins brève échéance, par les autorités responsables du secteur. Il faut dire que les exemples qui ne manquent pas sur ce plan, encouragent plutôt les contrevenants à ériger leurs bâtisses sans être inquiétés, et ce, malgré les directives strictes du wali, lesquelles semblent du moins dans ce cas de figure, avoir été mises sous le boisseau.