«Il est dit que la valeur n'attend pas le nombre des années». Bourouis Hasni, ses dix-neuf ans non encore révolus, a voulu apprécier la véracité de cet adage en osant le défi de s'engager dans le monde hasardeux de la chanson. En dépit de son jeune âge, et sans aucun complexe, l'artiste en herbe essaie d'imposer, vaille que vaille, son talent dans la chanson dans ses genres de prédilection, le raï et la chanson oranaise authentique, où la concurrence est pourtant très rude. La chanson est une passion qu'il porte en lui depuis sa plus tendre enfance. Il aura toujours été en contact avec la musique. C'est de son père, un ancien musicien et accordéoniste attitré dans la formation musicale de feu Cheïkh Fethi, qu'il héritera de cette vocation. Durant toute son enfance, il s'abreuvera des airs connus des stars du raï, Cheb Hasni et Cheb Redha ainsi que des œuvres des maîtres de la chanson oranaise Ahmed Wahby, Blaoui Houari et Houari Benchenet qui constitueront pour lui autant d'exemples à suivre. Sa vocation artistique se confortera au lycée Mustapha Haddam des Castors où il poursuit actuellement ses études secondaires et fait partie du groupe musical de l'établissement avec lequel il a eu l'occasion d'animer plusieurs galas. En 2007, le concours d'Alhan oua Chabab, sera pour lui la première épreuve sérieuse devant les caméras et le public. Cette compétition régionale où 500 candidats étaient en lice, constituera pour lui une excellente opportunité pour jauger ses aptitudes artistiques. Lors de ses tours de chant, il concourra en reprenant les chansons «Dza'za' khatri» de Cheb Mami, «Yalhouta» de Rabah Driassa et «Alach tloumouni» qui lui vaudront de s'assurer une place parmi les 20 sélectionnés. Mais pour cette première expérience, la chance ne sera pas de son côté et le parcours devra s'arrêter là. Il ne sera pas retenu pour la phase finale du concours et sera intégré dans la chorale de la Maison de la culture Zeddour Brahim, qui a récupéré tous les éléments ayant échoué au concours. Conscient de ses capacités, il tolèrera difficilement ce premier échec qui agira sur lui comme un stimulant. Il décide alors de forcer le destin en se prenant lui-même en charge. Il entreprend alors de confectionner son premier album CD qui comprendra six chansons. Dans ce premier, il intègrera deux chansons célèbres empruntées à Cheb Hasni, «Talbouni fi had echira» et «El amen, el amen» et quatre autres titres dont il écrira les paroles et confiera la composition musicale à Smaïn: une chanson sportive de circonstance, très rythmée et dédiée au Mouloudia d'Oran, dont il est un fervent supporter, à l'occasion du retour de l'équipe mythique d'El Hamri parmi les clubs de l'élite et trois autres chansons dans le genre raï, «Aqli ou galbi tayer», «Akli, akli, ma raki deyra» et «Je suis malade». L'album a été achevé en studio au cours de ce mois et est fin prêt. Maintenant, il reste au jeune artiste de convaincre et séduire les éditeurs par la qualité de son travail et en assurer la promotion sur le marché. Dans la lancée, Bourouis Hasni s'est attelé à confectionner rapidement un second album tout en se préparant activement à participer à deux événements culturels qu'il considère comme un tremplin pour inaugurer une carrière artistique qui s'annonce prometteuse.