Les réseaux de «harraga» tombent l'un après l'autre. Le dernier en date, a amené à comparaître lundi dernier, devant le tribunal de Béni-Saf, l'accusé B.A., un abonné du banc d'infamie, condamné à 3 ans de prison ferme, tandis que son complice en fuite en a pris pour 5 ans de la même peine. L'accusé a été intercepté par la police de la route, à hauteur du mausolée de Sid Ahmed El-Madani, non loin de Béni-Saf, alors qu'il convoyait dans un camion frigo, trois candidats à la «Harga», présents à titre de témoins et victimes. Il s'agit de B.S. demeurant à Oran, T.A. un voisin d'El-Malah et un mécanicien du nom de L.K. et qui voulait exercer ses talents sous d'autres cieux. Ces trois candidats à la «Harga» regrettent déjà amèrement les 10 millions qu'ils ont versés chacun pour échouer à la barre des accusés. Ils ne verront jamais l'embarcation promise par l'intermédiaire R.B. qui s'est volatilisé dans la nature et qui a donné l'occasion au principal accusé B.A. de nier en bloc son appartenance à un présumé réseau de passeurs, qui semble se limiter tout simplement à une belle escroquerie. Mieux, il niera jusqu'à la connaissance des personnes qu'il convoyait et qui comparaissent avec lui, mais à titre de victimes. Le juge: «…Mais ils vous connaissent bien eux, puisque B.S. vous le dit en face!» Et B.A. de lui rétorquer avec aplomb: «Voilà plus d'un an que je ne l'ai pas revu M. le juge». Et celui-ci de remarquer: «Pourtant, vous venez à l'instant même de jurer de ne connaître aucun de vos accusateurs!...». La partie civile qui défendait les intérêts des jeunes escroqués, insistera sur «le rôle néfaste joué par ces réseaux de marchands de mort» et demandera réparation. Le représentant du ministère public, pour qui B.A. est connu dans le milieu de la «Harga» a requis contre lui trois (3) ans de prison ferme assortie d'une amende de 200.000 Da et 5 ans de la même peine contre son complice R.B. déclaré en fuite et condamné à verser la même amende. Finalement, B.A. et R.B. écoperont des peines requises.