Le ministère de la santé, de la population et de la réforme hospitalière pourrait faire sienne la recommandation de l'agence européenne d'un médicament très utilisé, le Di-Antalvic. Cette agence a déjà demandé aux pays européens de le retirer du marché. Ce médicament est largement prescrit par les médecins et les adeptes de l'automédication y ont recours dans tous les cas, allant de la simple migraine passagère à la rage de dent. En effet, ce jeudi, en France, il a été annoncé que les médicaments contenant le dextropropoxyphène (DXP), un médicament opiacé antalgique, notamment associé à du paracétamol dans le Di-Antalvic et ses génériques, vont être progressivement retirés du marché français, à la suite d'une décision de l'Agence européenne du médicament. L'EMEA, basée à Londres, a rendu, jeudi, un avis favorable au retrait progressif de ce médicament du marché européen, déjà interdit dans plusieurs pays de l'Union, estimant que le bénéfice était insuffisant au regard du risque de décès en cas de surdosage. Aussitôt, l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) a annoncé qu'elle suivait cet avis et recommandait aux professionnels de la santé de ne plus prescrire des médicaments contenant du DXP, tels que le Di-Antalvic, aux patients. Le retrait définitif est prévu d'ici un an, pour ainsi laisser aux médecins le temps de trouver des alternatives. Les patients français ont donc été invités à contacter leur médecin, «sans urgence», mais par exemple en cas de renouvellement de leur ordonnance, afin que leur traitement soit reconsidéré. En cas d'absence d'alternative, l'Afssaps étudiera la possibilité de pouvoir autoriser un accès encadré à la prescription. Créé il y a quelque 45 ans, le Di-Antalvic est incriminé aujourd'hui pour comporter l'association de deux substances, que sont le dextropropoxyphène et le paracétamol, alors que certaines associations parlent de l'existence de «risques mortels en cas de surdosage». En France, les centres antipoison, (enquête sur 1995-2003), dénombraient 7 décès par an en France quand l'Angleterre et le Pays de Galles en comptaient plus de 300 consécutifs à des doses non recommandées, quant à la Suède, on dénombre 200 décès par an.