Plus de 1.800 habitants du village El-Khdaïmia relevant de la commune d'El-Braya souffrent d'un véritable isolement, faute de routes devant leur permettre une liaison avec les localités environnantes. Cet isolement est d'autant plus ressenti par les citoyens de cette localité que les équipements publics et infrastructures de loisir pouvant contribuer à son développement local y sont absents. «Notre localité n'a bénéficié d'aucun projet d'utilité publique. On peut dire que le développement est inexistant chez nous. Nous manquons de tout… D'ailleurs, la plupart des habitants ici ne se déplacent que rarement, et seulement pour des affaires de nécessité urgente car le transport pose un vrai problème à El-Khdaïmia en l'absence de réseau routier. En effet, les transporteurs privés refusent de pénétrer à l'intérieur du village à cause de l'état des accès sinistrés. Pour des déplacements obligatoires, par exemple pour le retrait de documents d'Etat civil, les habitants traversent à pieds jusqu'à dix kilomètres pour parvenir au siège de la commune d'El Braya», dira Hori Mohamed, qui ajoute: «Même pour faire les achats domestiques, nous sommes obligés de nous déplacer jusqu'à la ville d'Oran, via le chef de commune El Braya. L'absence d'un réseau de routes pose un problème même pour les citoyens travaillant dans les localités environnantes, ce qui leur cause des problèmes de ponctualité vis-à-vis des horaires de travail». De son côté, Rahou El Hadj, un autre habitant de cette localité, soulève le problème de l'absence de structures sanitaires: «Nous n'avons même pas une salle de soins où un citoyen pourrait faire ses injections ou consulter un médecin… Pour la moindre prestation, nous sommes obligés de nous déplacer jusqu'à El Braya et les localités environnantes. Pour les femmes enceinte ou les personnes âgées, la tâche est encore plus ardue, à cause de l'indisponibilité du transport, surtout lorsque des urgences surviennent la nuit. Parfois, l'impossibilité d'une prise en charge médicale conduit à des conséquences dramatiques, coûtant même des vies humaines»… Celui-ci ajoute encore: «Vous constatez que la localité n'est pas dotée de réseau de voirie… Une grande partie de la population souffre d'allergies dues à la poussière. L'absence de voirie praticable a largement contribué à l'isolement de la population. Nous avons adressé plusieurs requêtes dans ce sens aux autorités locales, mais aucune réaction n'a été enregistrée jusqu'à ce jour». Quant à L. Halimi, il dira: «La mal vie dans cette localité ne se limite pas aux seuls problèmes de viabilisation ou d'aménagement, mais s'étend à l'absence quasi totale de développement. A vrai dire, cette localité demeure en marge du développement réalisé dans la plupart des villes de cette wilaya durant les dix dernières années». En réponse à ces préoccupations, le président de l'APC d'El-Braya, M. Hattou Mohamed, affirme: «Le problème de l'absence du réseau de voirie ne se limite pas à la seule commune d'El-Khdaïmia, mais s'étend à l'ensemble des localités relevant de la commune d'El-Braya. D'ailleurs, nous ne disposons même pas d'une liaison directe qui nous lie à la localité de Boufatis. Nous avons préparé des fiches techniques faisant état de ce déficit en matière d'infrastructures routières que nous allons soumettre aux autorités de wilaya. Le budget de la commune ne dépasse pas les 350 millions de centimes, qui ne peuvent, en aucune manière, servir au financement de ce genre d'opérations».