Les postulants au financement agréés par la CNAC, se heurtent à l'exigence de la BADR de posséder un acte de propriété de la terre qu'ils veulent travailler ou à défaut fournir un bail de location qui ne provient pas d'une EAC/EAI. L'agence d'Aïn Témouchent de la Caisse Nationale d'Allocation de Chômage (CNAC) enregistre un trop grand nombre de dossiers de postulants au financement de projets, surtout depuis l'ouverture des antennes dans certaines daïras. Selon le directeur de cette agence, M. Drief Noureddine, beaucoup de dossiers ciblent le secteur de l'Agriculture, compte tenu de la vocation traditionnelle de la wilaya. Selon lui, la commission de sélection et de validation activant au niveau de cette agence, a agréé les 95% des dossiers présentés. Par contre, les jeunes promoteurs intéressés par le créneau d'exploitation de matériel agricole ont révélé à la VO, que leur espoir s'est effondré au niveau des banques. Et pour cause, certains d'entre eux, forts de l'attestation d'éligibilité que leur a accordée la CNAC, ont condamné les conditions draconiennes que leur a imposées la banque BADR. «Du coup, disent-ils, tous nos efforts vont tomber à l'eau. Figurez-vous, que la BADR exige de nous, pour le financement demandé, la possession d'un acte de propriété de notre terre ou un bail portant sur une location de plus de 15 hectares de terre, alors que nous sommes chômeurs. Comment pourrions-nous acquérir ces titre?...», se sont-ils indignés. En réponse, le responsable du groupement régional d'Aïn Temouchent, au niveau de la BADR expliquera que la finalité du financement de sa banque est de créer une micro entreprise créatrice d'emplois et de richesses. Selon lui, la BADR exige l'acte de propriété de la terre agricole ou à défaut un bail de location. Quant à la superficie, elle n'est pas très importante, pour s'assurer que le matériel agricole sera bien utilisé dans sa véritable vocation. Reste à savoir pourquoi cette condition n'est pas exigée, au moment du dépôt du dossier par le chômeur au niveau de la CNAC. Cette exigence pourrait lui éviter tout le périple suivi. Et dire que le délégué de la BADR assiste souvent aux séances de la commission dite de «sélection et de validation» au sein de la CNAC. La même source ajoute: "le délégué de la BADR a maintes fois opposé cette condition à la CNAC, sans que celle-ci en tienne compte. A croire que chaque banque a ses propres conditions de financement…". En attendant, les jeunes protestataires vouent aux gémonies les conditions mises par la BADR à leur financement et l'accusent de ne financer que les fellahs aisés, selon le vieil adage selon lequel «la banque ne prête qu'aux riches…». Pire, la BADR refuse le bail de location délivré par les EAC et autres EAI, quand on sait que la majorité des exploitations agricoles sont entre leurs mains.