«Dix-huit toiles de maîtres dont celles de Nasreddine Dinet et Eugène Fromentin ont été récupérées des murs de certaines administration publiques locales et restituées au musée national Ahmed Zabana d'Oran», annonce l'actuel directeur du musée d'Oran, Meshoub El Hadj. Prêtées à l'occasion de fêtes nationales et populaires diverses, de nombreuses toiles, quand elles n'étaient pas détériorées et vandalisées, n'ont jamais retrouvé leurs places initiales à travers les galeries et stands du musée. Selon certains initiés, les toiles récupérées par les administrations publiques ne sont en fait qu'une infime partie des œuvres et collections qui ont pris diverses directions après avoir souffert de scénarios dignes des aventures d'Arsène Lupin. L'information rapportée tout dernièrement par la presse nationale faisant état de la découverte au musée d'Orsay de Paris de la toile de Gustave Courbet intitulée «La biche morte», une toile volée au Musée Ahmed Zabana d'Oran à la suite d'une effraction commise en 1985 et recherchée par les services d'Interpol, rappelle combien d'être longue l'entreprise de restitution de l'ensemble des œuvres manquantes au patrimoine de nos institutions. A ce propos, le directeur du Musée d'Oran dira: «C'est une affaire suivie par les services d'Interpol en relations avec les canaux officiels des ministères concernés. Nous n'en détenons aucune information supplémentaire.» De multiples interrogations, somme toute légitimes, restent toutefois sans réponses. Les circuits menant aux galeries et collections privées qu'empruntent les grandes œuvres volées sous tous les cieux ne sont pas faciles à remonter. Et cette réalité rappelle le danger réel de voir de grandes œuvres échapper définitivement à leurs propriétaires légitimes. Il n'y a qu'à suivre toutes ces affaires, d'Etat, engagées pour ces restitutions… qui risquent de ne jamais avoir lieu. Certains pays n'ont pas pillé que des trésors et des matières premières… Une autre toile du maître Baptiste Millet, disparue elle aussi du musée Ahmed Zabana d'Oran, connaît également les mêmes déboires que celle de Gustave Courbet. Les carences des dispositifs de contrôle ajoutées à l'absence de tout système de détection et de surveillances de l'époque avait permis aux énigmatiques et sombres marchands d'Art de se procurer aisément de grandes œuvres. Le pillage confirmé d'avant 1962 n'a pas pour autant pris fin puisque la période de souveraineté nationale avait aussi permis aux vandales de s'accaparer d'une partie du patrimoine national détenue au musée Zabana d'Oran, et ce n'est pas les enquêtes menées par la cour des comptes à Oran en 1992 qui aura changé grand-chose. Le dernier inventaire entrepris au Musée d'Oran fait état de la présence de plus de 150.000 pièces répertoriées. Parmi les objets qui témoignent de l'évolution de l'Homme à travers le temps et l'espace, figurent de grandes œuvres de maîtres universellement connus, parmi lesquels Etienne Dinet, Eugène Fromentin, Maxime Noiret pour ne citer que ceux-là.