Lutte contre la fraude fiscale, emploi de jeunes et bourse des étudiants sont les trois priorités de l'Exécutif. Certaines promesses énoncées par le président de la République lors de la dernière campagne électorale de la présidentielle ont trouvé un écho favorable auprès du gouvernement. Le ministre des Finances, Karim Djoudi, a dévoilé jeudi dernier certaines dispositions du projet de loi de finances complémentaire qui intègre à dessein les financements nécessaires pour la concrétisation des projets tendant à matérialiser ces promesses. Ce document a été examiné mardi dernier en réunion du gouvernement avant d'être étudié par le Conseil des ministres et adopté par ordonnance afin de faire l'économie d'un passage devant le Parlement. Les enveloppes budgétaires prévues par le projet de loi de finances complémentaire iront à des secteurs-clés. Ce sera le cas, notamment pour l'augmentation des bourses des étudiants. Ces derniers verront leur bourse augmenter de 50% pour atteindre environ 5000 dinars par trimestre. Le document prévoit aussi une enveloppe en faveur du soutien à l'emploi de jeunes. Ce dispositif est l'un des piliers sur lesquels compte le gouvernement dans son plan de lutte contre le chômage. Entre 1999 et 2008, il y a eu 3,5 millions de postes d'emploi créés grâce aux différents dispositifs de création de l'emploi lancés par l'Etat. Entre 2009 et 2013, il est prévu la création de 3 millions de postes d'emploi. L'emploi n'est pas seulement l'affaire des institutions d'appui mais également et en premier lieu celle de l'entreprise. C'est pour cette raison que le projet de loi de finances contient des dispositions orientées, selon le ministre, vers la baisse de la pression fiscale. Parmi les nouvelles mesures inscrites dans le projet figurent aussi la lutte contre la fraude et la réduction des importations. Selon les déclarations du ministre devant le Parlement, les mesures visant à promouvoir l'investissement national sont contenues dans le projet de loi de finances. Il n'est pas précisé si la loi va consacrer la décision du président de la République de limiter l'investissement des sociétés étrangères en Algérie à 49% pour que les investisseurs locaux puissent disposer d'une part de 51% du capital. En tout cas, le projet n'est pas allé dans le sens de la pleine satisfaction des revendication du patronat algérien qui a émis le souhait de voir certaines taxes comme la taxe sur l'activité professionnelle purement et simplement supprimée. La double imposition concernant l'impôt sur le bénéfice des sociétés et l'impôt sur le revenu global est un autre poste de dépenses qui ne satisfait pas le patronat. Le Forum des chefs d'entreprise (FCE) l'a rappelé lors d'une récente réunion avec la commission économique de l'APN et de la direction générale des impôts. Le gouvernement ne semble pas prêter une oreille attentive à ces revendications. Il préfère mettre l'accent sur d'autres instruments afin d'encourager l'investissement. C'est le cas pour le Fonds d'investissement qui verra son capital augmenter afin de pouvoir répondre à la demande de financement des entreprises comme Air Algérie ou encore la Sntf. L'autre atout sur lequel compte le gouvernement en ce qui concerne la garantie des disponibilités pour ses dépenses est la situation des réserves de change qui permettent, selon le ministre, «à l'économie nationale de faire face à moyen terme à la récession qui sévit actuellement». Le Fonds de régulation des recettes permet aussi de mettre en oeuvre les programmes d'équipement public à moyen terme sans incidence sur l'équilibre financier intérieur, selon le ministre. Pour cela, il faut 150 milliards de dollars en cinq ans.