Une situation sociale des plus dramatiques est vécue par la famille Belbachir habitant au n°12 de la maison sacrée, au quartier populaire Cholley. Une prétendue sacralité dont se seraient bien passé les huit membres de cette famille qui compte trois handicapés physiques et mentaux. Pour la grande sœur Halima Belbachir, dont les malheurs réservés par la vie à travers les handicaps de ses trois frères et sœurs sont peu face à la situation misérable qu'elle partage avec les autres membres de sa fratrie en cet univers de leur pièce unique, la vie est bien sombre. «Ma sœur aînée, Fatiha, âgée de 50 ans, est atteinte comme mon autre frère, Tahar, âgé lui de 42 ans, d'une aliénation mentale à 100%, alors que ma sœur cadette, âgée de 37 ans, est atteinte de la même maladie à un taux avoisinant les 80 %... Tous ces malheurs sont partagés dans une seule pièce, en ruine, une chose qu'aucun être humaine ne peut supporter». Les multiples demandes de relogement qu'elle a adressées sont restées vaines et d'innombrables commissions ont constaté et consigné par écrit la situation déplorable que vit la famille Belbachir. «La dernière commission à être passée ici a pourtant bien constaté que nous vivons dans la misère la plus totale… Est-ce bien le pays de la «Izza Ouel Karama» ?... Où sont les association caritatives et religieuses qui privilégient les grandes occasions ?». Un voisin de cette famille tiendra à témoigner : «Cette famille très pauvre, au sens propre du terme, est privée du minimum vital… La cage à poules qui leur sert d'abris est actuellement en ruine… Je lance un appel aux autorités locales pour qu'elles tentent de secourir cette famille de la misère dans la quelle elle est prise… La famille Belbachir est un véritable cas social sur lequel doit véritablement se pencher la direction de l'action sociale». La famille Belbachir garde tout de même espoir de se voir un jour relogée comme le dira la grande sœur : «Nous avons espéré à l'occasion de toutes les opérations de relogement qui ses sont succédées, et à chaque fois nous avons compris que les promesses faites étaient un leurre. La prochaine fois, si Dieu le veut, nous en ferons partie, avant que ma mère cardiaque ne décède». Ainsi avec trois handicapés et cette contrainte de vivre à huit dans une pièce unique, les membres de la famille Belbachir attendent de voir leur situation prise en considération par les autorités locales. Qu'expriment le silence et le regard de ces frères et sœurs handicapés ?