Alors qu'elle est constituée de plusieurs représentants d'organismes officiels et qu'elle est, de surcroît, instruite par le wali d'Oran, la commission mixte, mise sur pied pour mettre fin au squat des trottoirs par les commerçants, ne semble pas en mesure de changer les vieilles pratiques. «Plus d'une centaine de clôtures érigées de manières inesthétique autour de chantiers en cours ou à l'abandon ont été démolies et 300 mises en demeure ont été adressées aux commerçants qui squattent illégalement la voie publique en y déposant diverses marchandises, accaparer ainsi la chaussée au niveau des artères et axes principaux de la ville», fait savoir un membre de la commission mixte mise en place à la suite du «désolant constat» fait par le wali, en personne, sur des dépassements, et qu'aucune mesures ne semblent pouvoir éradiquer. La commission mixte mise en place est, soulignons-le, constituée de représentants de la direction de l'Urbanisme et de la Planification, de la direction de l'urbanisme et la construction (DUC), de l'Environnement et de la Sûreté de wilaya, ainsi que de la Police de l'urbanisme, une commission pleinement soutenue par la wali, ne semble pourtant pas en mesure de dissuader les commerçants récalcitrants qui tiennent au squat de l'espace public. Sur le boulevard de Tripoli, au centre-ville, c'est les deux versants de l'artère qui sont squattés, comme dénoncé par les riverains qui ne trouvent pas de soutien auprès des services habilités. Une dame qui habite ce secteur depuis plus de trente ans dira : «Les deux côtés de la rue sont accaparés par les commerçants… Nous sommes contraints de marcher au milieu de la chaussée pour rejoindre nos domiciles». Les mêmes contraintes sont dénoncées par d'autres habitants du quartier, isolés, à l'image de D.Karim qui remarquera : «Même le trottoir de la plus vielle mosquée d'Oran, celle du Bey Mohamed El Kebir qui attend son classement en site et patrimoine historique est squatté. La société de location de voitures mitoyenne à la mosquée est détentrice d'une autorisation de stationnement pour plusieurs véhicules, alors que les dites autorisation au centre-ville ont été gelées en raison du trafic automobile trop important». Ces questionnement de citoyens qui interpellent l'autorité posent la question du poids réel de cette commission mixte qui, de surcroît, à les pleins pouvoirs, en plus du soutien du Wali, face à certains dits «intouchables» à Oran. Par ailleurs, et pour ce qui est des chantiers non encore achevés et qui se trouvent implantés dans des axes stratégiques de la ville d'Oran, un parfait exemple en est illustré par un cas situé en plein boulevard Larbi Ben M'Hidi, et composé d'une bâtisse de plusieurs étages inachevée et laissée en l'état de puis des années. A ce propos on saura que «l'immeuble inachevé du boulevard Larbi Ben M'Hidi est posé par un problème d'héritage, le propriétaire étant décédé. Une décision de justice serait attendue incessamment», apprend-on de source responsable. Même si le nombre de 300 mises en demeure semble témoigner d'un certain dynamisme de la commission en question, le fait accompli et le piétinement des lois en vigueur l'emportent à Oran. Une virée à travers les différentes et principales artères de la ville confirment qu'il suffit d'un simple obstacle posé par un commerçants au bas de la chaussée pour souffler les pouvoirs de toute une commission aussi large soit-elle.