Le marché de gros des fruits et légumes, connu sous le nom de «Souk Ellil» (marché de nuit) et qui se tient dans la commune de Sayada, à quelques encablures du chef-lieu de la wilaya de Mostaganem, ajoute à l'anarchie l'insalubrité des lieux, en dépit d'installations qui ne demandent qu'à être entretenues. Ce marché qui se tient non loin de la RN23 reliant Relizane à Mostaganem, nécessite pourtant une meilleure organisation et une prise en charge réelle de sa gestion, à commencer par l'hygiène et la sécurité requises en ce lieu. Au lieu de cela, ce grand marché traîne plusieurs problèmes d'insalubrité et de désordre. Preuve en est qu'à l'entrée dudit marché, des intermédiaires activant dans l'informel, exposent leurs fruits et légumes entassés sur une aire pourtant réservée au stationnement des véhicules de tous les tonnages. Les produits agricoles y sont ainsi étalés à même le sol et sont écoulés à des prix défiant toute concurrence et que viennent s'arracher les clients aux revenus modestes. Dans l'enceinte du marché, les marchands sont harcelés par les agents de sécurité pour s'acquitter de leurs droits de place, dont les tarifs prix varient en fonction du nombre de caisses dépassant les 35 kg. Le forfait est de 1.500Da/jour. Quant au stationnement des véhicules utilitaires, leurs propriétaires sont tenus de verser 500Da pour la pesée, l'utilisateur payant 50Da/jour et la charrette 30Da/jour. La structure de «Souk Ellil» dispose néanmoins de 102 stands, 32 baraques de fortune, 02 restaurants, 02 blocs sanitaires et une administration. Toutes ces dispositions n'empêchent pourtant pas l'encombrement des lieux, la saleté matérialisée par les odeurs fétides exhalées par les dépôts d'ordures en pleine décomposition. Quant aux toilettes mal entretenues, elles sont l'objet de fuites d'eau qui s'écoulent aux alentours et attaquent visiblement les murs par le phénomène de la capillarité. Pire, la boue mélangée à des résidus de fruits et légumes en pleine décomposition, contraint les clients éventuels à retenir leur respiration pour ne pas inhaler les odeurs infectes qui s'en dégagent. Interrogé sur l'état des lieux, l'un des marchands nous dira: «Ce souk de gros arrive pourtant à fonctionner, même s'il n'est régi par aucune règle légale ni autre état d'âme».