Les organisateurs du concert de l'Orchestre symphonique national, vendredi soir au Théâtre de verdure Chekroun-Hasni dans le cadre du Festival panafricain, ont été mal inspirés de faire partager la soirée de la prestigieuse formation philarmonique avec un spectacle sans envergure de chants et danses folkloriques égyptiennes. Compte tenu de sa richesse et de sa variété, le programme présenté par l'OSN méritait qu'on lui réserve l'intégralité de la soirée. Le résultat ne se fit pas attendre et, dès la seconde partie de la soirée, le public s'était réduit en peau de chagrin et la formation égyptienne devait clôturer son spectacle devant un parterre complètement dégarni, à l'exception des premières rangées où quelques grappes de mélomanes et une poignée d'officiels autour du wali d'Oran -qui assistait à son premier gala au Théâtre de verdure depuis le lancement des soirées du Panaf à Oran- ont su contenir leur impatience. Pour son second passage à Oran, après son concert au Théâtre Abdelkader-Alloula, en février dernier, l'Orchestre symphonique national, sous la direction de Rachid Saouli, s'est produit au Théâtre de verdure avec un programme complet qui sortait de son registre habituel et alliait musique symphonique, chants, ballet et danses traditionnelles. Ils étaient plus d'une centaine de musiciens, choristes, danseurs sur scène, à gratifier les mélomanes oranais d'œuvres symphoniques créées par des compositeurs algériens ou des arrangements de pièces musicales puisées dans le patrimoine culturel national, de chants et de compositions chorégraphiques qui raviront le public. Au menu, plusieurs compositions musicales dédiées au Panaf, notamment «Africana» de Rachid Saouli qui inaugurera la soirée, «Aarous Ifriquia» de Rabah Kadem, le poème symphonique «Le Panaf» de Boudjemia Merzak, «Ard Elejded» du compositeur égyptien Nayer Nagui, ponctuées par des pièces musicales très connues chantées par la chorale, notamment «El-hamdoulillah ma bqach listi'mar fi bladna» de Hadj Mohamed El-Anka ou «Ouahd el ghouziel» du patrimoine andalou, ou universel comme «Jikele maweni» ou l'adaptation en arabe de la cantate «Carmina Burana» de Carl Orff. Le chanteur compositeur nigérian, Ebong Bassey, présentera la chanson «One more song of peace» qui sera très applaudie par le public. La danse et le ballet étaient également au rendez-vous avec le tableau chorégraphique de 12 minutes, intitulé «Le mirage du Tassili», créé pour le Panaf et adapté par la chorégraphe Nouara Idami à partir de la légende africaine du serpent python et mis en musique par Guem et Rachid Saouli et des danses traditionnelles sétifienne et algéroise qui accompagneront la chanson «Wahd el ghouziel» qui clôturera le concert et la première partie de la soirée. La deuxième partie de la soirée sera animée par la troupe égyptienne de chants et danses Ennil. La formation présentera des danses du patrimoine égyptien qui symbolisent la célébration d'événements heureux dans l'Egypte rurale. Le programme inclura également la chanson bédouine et, bien sûr, l'incontournable danse du ventre accompagnées par un orchestre jouant d'instruments traditionnels, tels la rababa, le naï et percussions orientales. Le programme de la formation égyptien en sera clôturé par une danse soufie qui rappelle la danse tournante des derviches turcs.