Les femmes en phase d'accouchement admises actuellement au service de maternité du centre hospitalo-universitaire d'Oran se plaignent de l'indisponibilité de l'échographie. Selon ces dernières, l'installation est frappée de panne depuis des mois, ce qui les oblige à se déplacer jusqu'au service central de radiologie pour effectuer les échographies. «Ce problème reflète la négligence et le laisser-aller qui caractérisent actuellement le fonctionnement de ce service. Ma femme, enceinte au cinquième mois, a ressenti, hier, un malaise et lorsque je l'ai emmenée à la maternité, le médecin de permanence nocturne qui l'a consulté a demandé qu'elle soit transférée au service de radiologie centrale pour les besoins d'une échographie. Chose qui m'a désagréablement surpris. Plus grave encore, en arrivant au service central de radiologie, il ne m'a pas été possible de lui faire passer cette échographie à temps, car il fallait passer à la longue chaîne d'attente. Tous les services envoient leurs malades à ce service. Ainsi et pour éviter à mon épouse tout risque, je n'avais pas d'autre choix que de l'emmener dans un établissement d'échographie», dira B.Mohamed, avant de poursuivre : «Je ne supporte pas les longues files d'attente, c'est la raison pour laquelle je privilégie les cliniques privés. C'est vrai que les prestations de ces établissements privés sont extrêmement coûteuses, notamment pour les petites bourses, mais, eu égard à la médiocrité des services au niveau des structures publiques, nous nous trouvons parfois dans l'obligation d'accepter ces dépenses». Pour Mme Kheïra, venue de la daïra de Sig, dans la wilaya de Mascara, elle dira : «Vu l'état critique de ma santé, les médecins des structures de santé de la wilaya de Mascara ont jugé impératif de me transférer à la maternité du CHU d'Oran, afin que je sois mieux prise en charge. Mais j'avoue que les conditions de prise en charge des malades ne sont pas réjouissantes non plus au CHU d'Oran. Vous imaginez, une femme enceinte en état critique qui se déplace chaque jour au service de radiologie centrale situé à plusieurs dizaines de mètres de la maternité ? C'est même inconcevable». Ceci intervient au moment où certains médecins du service sus-indiqué ont démenti toute information concernant la panne de l'installation d'échographie. Aussi, les responsables du service ont refusé de faire toute déclaration à la presse, conformément à des «directives» qu'ils auraient reçues. Par ailleurs, une source du service central de radiologie a apporté les précisions suivantes concernant ce sujet : «C'est vrai que nous recevons beaucoup de femmes enceintes, mais seulement celles qui sont transportées à notre services par les ambulances de la maternité. Pour le reste des cas, elles sont obligées de prendre un rendez-vous pour passer l'examen». Il est à signaler, par ailleurs, que l'un des agents de sécurité de ce service a fait savoir que «la salle qui abrite l'appareil d'échographie est fermée depuis plusieurs mois à cause de la panne de l'appareil. Le personnel médical attend depuis un moment la réparation de cet important outil de travail».