A partir du mois d'octobre prochain, les établissements publics de santé de proximité prendront en charge les femmes, âgées de 45 à 50 ans et désirant effectuer un diagnostic précoce du cancer de l'utérus. A ce titre, l'ensemble de ces établissements de santé sera doté d'équipes médicales, spécialisées dans le dépistage du cancer de l'utérus à ses différents stades d'évolution. Cette mesure intervient dans le cadre des efforts engagés par la tutelle en vue de lutter contre la propagation de cette maladie parmi les femmes. A titre illustratif, la wilaya d'Oran a enregistré, depuis le début de l'année en cours, plus de 190 nouveaux cas de femmes atteintes du cancer. Par ailleurs, les cinq unités de consultations précoces existant dans la wilaya d'Oran ont enregistré, durant le premier trimestre de l'année en cours, 1.000 consultations alors que, l'année dernière, 3.000 femmes avaient été examinées. «La commune où j'habite ne dispose pas d'un centre qui assure ce genre de consultations. Souvent, je me déplace à Oran pour une consultation de diagnostic précoce du cancer. Au dispensaire dit «Cave Gay» à Gambetta, on m'a demandé d'effectuer des examens radiologiques au niveau du centre sanitaire le plus proche de mon domicile de résidence, mais ce type d'examen n'est assuré que sur rendez-vous, vu la grande affluence au niveau de ce centre. La décision prise par les services de la santé d'ouvrir les centres de santé de proximité et ceux de dépistage du cancer dans l'ensemble des communes de la wilaya, est une excellente initiative. Ainsi, les femmes chez qui on détecte un cancer au premier stade, peuvent en guérir», dira la dénommée Salima, âgée de 42 ans et résidant à Misserguine. Une autre femme, habitant dans une wilaya limitrophe et qui vient de subir une ablation du sein dira: «Actuellement, je subis ma chimiothérapie au niveau du centre hospitalo-universitaire, mais j'ai besoin aussi d'une consultation pour le diagnostic précoce du cancer de l'utérus. Vu que ce type de diagnostic est indisponible dans la wilaya où j'habite, je n'ai pas d'autre choix que de l'effectuer à Oran. Récemment, j'ai effectué un examen radiologique qui m'a coûté 5.000 dinars. Je lance donc un appel aux services de la santé pour réguler les prix des radios et des examens afin qu'ils soient à la portée de tout le monde. Le diagnostic précoce du cancer peut ainsi éviter le pire à des milliers de femmes ou d'hommes qui se voient obligés d'être amputés d'une partie de leur corps.» Sur cette question, un médecin spécialisé en gynécologie au service de la maternité du CHU d'Oran dira: «Ce type de consultations sont extrêmement pointues et obligatoires pour les femmes ayant dépassé l'âge de la ménopause. Vu que la demande est pressante, les patientes sont donc soumis à des rendez-vous, toutefois priorité est accordée aux cas suspects. Je porte à votre connaissance que le CHU d'Oran accueille, en moyenne, 100 à 150 cas par mois, des femmes désirant bénéficier d'examens radiologiques. La plupart de ces cas sont suspectes d'être atteintes du cancer du sein ou celui de l'utérus. De ce fait, je suis persuadé que l'ouverture de sections spécialisées en détection précoce du cancer au niveau des établissements de proximité, va sans doute rendre la tâche moins dure pour l'ensemble des instances impliquées dans la lutte contre cette maladie.» Des sources responsables de la direction de la santé et de la population au niveau de la wilaya révèlent que de nombreuses femmes refusent de s'astreindre à la consultation de détection précoce du cancer. Certaines d'entre elles justifient cette attitude par l'éloignement des centres de détection de leur lieu de résidence. C'est la raison pour laquelle, nous avons décidé de généraliser ce service au niveau de l'ensemble des établissements de proximité. Des équipes de médecins spécialisés seront mobilisées pour cette opération. Pour la première fois, des unités de santé dans les communes d'Es-Sénia, Aïn El Türck, El Mohgoun et Es-Séddikia, seront équipées d'appareils médicaux hypersophistiqués, spécialisés dans la détection du cancer de l'utérus et 07 appareils destinés au diagnostic du cancer du sein», nous dira-t-on et avant de poursuivre: «La première phase de cette opération ciblera les femmes, âgées de 45 à 50 ans. Quant à la deuxième, elle concernera celles âgées de 56 à 60 ans. Cette tranche d'âge est la plus exposée au cancer de l'utérus et des seins. C'est la raison pour laquelle, les consultations au profit de cette tranche d'âge, sont devenues obligatoires. Les actions de sensibilisation en direction de ces femmes, deviennent plus que nécessaires. De plus en plus de femmes sont atteintes du cancer et plusieurs d'entre elles en meurent chaque année. Il est important de savoir que les services médicaux, assurés par ces unités de consultation, seront offerts gratuitement aux citoyennes.» Notons que les statistiques réalisées par le secteur de la santé au niveau de la wilaya d'Oran, relève que sur cent mille femmes, 13 sont atteintes du cancer de l'utérus. Malheureusement, 5% de ces cas découvrent tardivement leur cancer.