Les enquêtes menées sur le terrain par les services de l'Office de promotion et de gestion immobilière (OPGI), qui ont touché un panel de 3.000 logements de type social à Haï Nour et Haï Yasmine, ont révélé que 70% de ces appartements ont été vendus ou loués, affirme le directeur de l'office. Pour mettre fin a ces dépassements, notre interlocuteur, qui signale, par ailleurs, que près de 5.000 contrats ont été renouvelés, explique que des solutions vont être mise en application pour contrecarrer cette pratique. «Les contrats de location des logements sociaux seront, dit-il, désormais, d'une durée de trois années. Cette mesure va nous permettre d'identifier les clients légaux de l'OPGI. Et parmi les mesures visant à freiner la spéculation dans les logements sociaux, nous allons astreindre les locateurs légaux à un cahier des charges, dont certaines clauses sont en mesures de limiter le champ de ces pratiques illégales.» Il y a lieu de savoir que les enquêtes menées par les services de l'OPGI interviennent suite aux instructions du ministère de l'Habitat qui a sollicité les offices de promotion et de gestion immobilière, à travers le territoire national, pour le suivi des occupations des logements sociaux et la prise de mesures qui s'imposent pour l'annulation des contrats des bénéficiaires de logements sociaux qui ne les occupent pas, selon les termes de la loi en vigueur régissant ce type de logements. Il y a lieu de signaler, également, que les investigations menées par les services sus cités ont découvert qu'à travers la wilaya d'Oran, 2200 logements sociaux ont été vendus, et 800 autres ont été sous-loués ces dernières années. La détermination du gouvernement de traquer les bénéficiaires ayant sous-loué ou vendu par désistement leurs logements sociaux, ne manquera pas de faire beaucoup de vagues à Oran, et ailleurs, où près du dixième des logements attribués ces deux dernières années a été soit revendu, soit sous-loué, au profit de tierces personnes, révèlent des sources averties. Sur ces nouvelles dispositions, H.Ismaïl, un citoyen qui a acheté en deuxième main un logement social à la cité du 20 Août 1955, au quartier commandant Yahia-Chérif, au prix de 132 millions de centimes, s'interroge sur son sort : «J'ai acheté un F1, formule sociale, auprès de sa bénéficiaire légale qui m'a promis de régulariser ma situation administrative auprès de l'OPGI… Elle devait m'établir un désistement administratif, mais j'ai appris, récemment, que la bénéficiaire du logement que j'occupe vient de construire une habitation précaire au douar Cheklawa où elle s'y est installée afin de bénéficier, à nouveau, d'un autre logement social». Pour sa part, R. Benziane, originaire de Relizane, occupant actuellement une habitation illicite au quartier dit de Doubaï, à Sidi Chami, dira : «J'ai fini par comprendre que celui qui veut bénéficier d'un logement n'a qu'à s'installer illicitement… De nombreuses connaissances à moi ont réussi à bénéficier d'un logement grâce à ces stratagèmes».