Le marché informel des fruits et légumes développé autour de la vieille infrastructure commerciale abandonnée de Gambetta est devenu une véritable source de nuisance pour les riverains qui appellent les autorités à intervenir pour mettre un terme à cette grande anarchie. «Les commerçants illicites ont bloqué tous les accès qui mènent à nos maisons. Nous ne jouissons plus d'aucun moment de tranquillité, et nous sommes obligés de traverser les rangées de produits exposées à la vente pour rentrer chez nous», dira M.Benaïssa, résidant à Gambetta. L.H., qui réside également dans cette zone de ce même quartier, révèle : «Ils s'installent dès les premières heures de la matinée en ces lieux qu'ils ne quittent que le soir, y laissant des tonnes d'ordures et de déchets de toutes sortes. Pis, les altercations interminables entre les commerçants nous empoisonnent l'existence. Nous avons adressé de nombreuses plaintes aux autorités locales, mais aucune réaction n'a eu lieu jamais». Un résident de la cité Jeanne d'Arc, située à l'autre bout de cette aire de commerce illicite qui s'étend jusqu'à l'avenue de Canastel, relèvera : «Le passage est devenu impossible en cet espace de commerce établi au niveau de l'avenue d'Arcole et qui s'étale sur plusieurs tronçons», et d'ajouter : «Les autres rues et ruelles déjà englouties par le marché informel ne semblent pas avoir suffi aux indus-commerçants installés sur ce qui est communément appelé le «marché de Gambetta». Bien sûr, le silence encourageant des pouvoirs publics aura permis une autre extension, celle réservée aux meubles venus de Médéa et qui s‘approprie une partie de l'entrée principale des locaux du secteur urbain de Seddikia» «Pour ces derniers arrivés, la vente se faisait sur les camions mêmes… Ces derniers jours, c'est une exposition-vente en plein air qui donne un aspect Douar à tout le secteur», tiendra à faire remarquer un commerçant du centre commercial de le grande cité dominant toute cette zone. Sur cette question précise, un responsable communal dira : «C'est une occupation illégale de la voie publique… Nous avons saisi les services d'ordre pour faire évacuer les lieux, malheureusement, aucune suite n'a été donnée». Du côté des commerçants illicites investissant ces lieux, H.Kahli, 27 ans, dira : «Nous avons reçu plusieurs mises en demeure pour arrêter cette activité illicite, mais, Allah ghalab, pour le moment, je n'ai pas d'autre choix que de continuer à courir ce risque… Je n'ai pas un autre moyen pour vivre, et j'ai une famille à ma charge. J'aurais souhaité avoir un box au marché couvert qui demeure fermé, au moment où des centaines de jeunes comme moi sont au chômage et ne cherchent qu'à travailler et à gagner légalement leur vie». Pour ce qui est de la version du secteur urbain de Seddikia au sujet de cette problématique, son délégué dira : «Je confirme que c'est un marché illicite, et nos services ont notifié à maintes reprises des mises en demeure aux commerçants qui y activent. Mais, malheureusement, ces commerçants illicites se montrent indifférents à toutes sortes de dispositions réglementaires. De ce fait, nous allons agir conjointement avec les services de sécurité pour mettre terme à cette situation». Concernant le sort réservé au marché couvert fermé depuis des années, le délégué du Secteur dira : «Les commerçants ont abandonné ce marché, et ont fermé 40 locaux commerciaux. Nous avons décidé de la redistribution des box de ce marché à ceux qui veulent y travailler, et de l'annulation des anciens contrats».