L'opération d'assainissement des listes des bénéficiaires de la prime forfaitaire de solidarité se poursuit à travers les communes de la wilaya d'Oran. Elle a concerné cette fois-ci les non-voyants dont le handicap est évalué à moins de 100%, selon nos sources. «Les services de la direction de l'Action sociale de wilaya ont informé leurs représentants au niveau de leurs 26 bureaux communaux de ne plus réceptionner les nouveaux dossiers de non-voyants dont le degré de handicap est estimé à moins de 100%. Parallèlement à cette nouvelle directive, ces services ont décidé de l'élimination de ces listes les bénéficiaires non-voyants qui touchaient cette prime de 3.000 DA dont le handicap est de moins de 100%», révèlent des sources auprès de ce service. Elles ajoutent que cette mesure est entrée en vigueur depuis le début de ce mois de juillet, ce qui a incité de nombreux non-voyants de ces communes à exprimer leur mécontentement et leur indignation vis-à-vis de cette décision. «Pourquoi nous priver de cette prime, alors que nous y avons droit ? Nous avons toujours bénéficié de cette prime sur la base des cartes de non-voyants que nous possédons depuis des années. Nous tenons à indiquer qu'au verso de ces cartes, il est motionné que nous ouvrons droit à tous les droits stipulés dans la loi 02-09 du 08 mai 2002 relative à la protection sociale des personnes aux besoins spécifiques. Mais nous voilà privés de ces droit sous le prétexte que nous ne sommes pas aveugles à 100%», affirment certains non-voyants en qualifiant la nouvelle mesure portant assainissement des listes de «mesure arbitraire», d'autant plus que cela touche, selon eux, des personnes souffrant d'un handicape presque total qui, de surcroît, sont démunis et ont besoin de la prime des 3.000 DA, aussi dérisoire soit-elle». Concernant ce problème, Yattou Lakhdar, résidant dans la commune de Hassi Mefsoukh et souffrant de cécité à un degré estimé à 80%, déclare: «J'ai été désagréablement surpris lorsque l'agent de bureau de l'Action sociale, au niveau de la commune, m'appris que mon nom a été rayé de la liste des bénéficiaires, car mon taux de handicap mentionné sur la carte est de 80%. Vu mon état, je ne peux accéder à aucun travail. Je percevais une somme de 1000 DA pendant six ans avant que le montant de cette prime ne soit revu à la hausse et passer à 3000 DA, ce qui m'a réjouit à l'instar des autres non-voyants. Malheureusement, la joie n'a pu durer longtemps, étant donné que je viens d'être carrément privé de cette prime». De son côté, N. Faycal, résidant dans la commune de Gdyel, énumère les lourdes entraves qu'il rencontre à cause des problèmes de bureaucratie administrative qui caractérise le secteur : «J'ai attendu pendant des années pour obtenir la carte de handicapé me donnant droit à la prime des 3000 DA, avant d'en être privé quelques mois après. Tout comptes faits, cette carte ne m'a servi à rien, alors le dossier pour son obtention nécessite 13 pièces administratives à retirer des différentes administrations». Pour avoir un meilleur éclairage sur cette question, nous avons tenté de contacter le directeur de l'Action sociale de wilaya, qui, malheureusement, était absent pour une mission à Alger, nous a-t-on dit.