La canicule qui sévit depuis mardi dernier sur la Kabylie a fini par s'accompagner de feux de forêt, notamment dans la soirée de mercredi. Plusieurs foyers ont été dénombrés par la Protection civile. C'est ainsi que Aïn El Hammam, Larbaa Nath Irathen, Azazga, Ouacifs, les Ouadhias, Draa El Mizan, Beni Douala, Draa Ben Khedda, Maatkas, Tigzirt, Azeffoune sont autant de lieux ayant demandé l'intervention des soldats du feu. Les dégâts ne sont pas encore tous recensés mais ils semblent assez importants quand on sait qu'outre les broussailles, les massifs forestiers et les oliviers, ce sont aussi les ruchers et certains poulaillers qui ont été la proie des flammes pour les premiers et les victimes des fortes chaleurs pour les seconds. Jamais, depuis une vingtaine d'années, pareille chaleur a été enregistrée en Kabylie. Il faut noter que c'est là la conjugaison du sirocco et des feux de forêt. Tizi-Ouzou et, notamment, Boghni dans le sud de la wilaya, ainsi que les Ouadhias sont devenus en ces jours une véritable fournaise. Les gens essaient de lutter en se calfeutrant chez eux. Dans les rues de Tizi-Ouzou, on a la nette impression que le bitume fond et les pas laissent même leurs empreintes sur la chaussée. Les malades, les enfants et les personnes âgées ne sortent pas et, fort heureusement, les services de santé semblent parés pour faire face à toute éventualité. Hélas, des régions souffrent toujours du problème du manque d'eau. C'est le cas de certains villages de la daïra de Maatkas qui n'arrivent pas encore à régler ce problème, l'eau étant sévèrement rationnée. Les transports se sont également faits rares avec des fourgons, soit réquisitionnés pour les fêtes soit garés car leurs propriétaires jugeant qu'il fait trop chaud pour travailler. Selon les destinations, il arrive qu'on trouve quand même un transporteur mais, dans l'ensemble, le service est tout de même réduit. Le vrai rush reste la destination des plages. Tigzirt et Azeffoune ont fait le plein en ces journées caniculaires. Il est à signaler qu'une sérieuse alerte s'est déclenchée sur la plage de Cap Djinet dans la wilaya de Boumerdès. Des estivants ont trouvé et remis à qui de droit une nourrice marquée "dangereux" mais, fort heureusement, après analyse, il semblerait, selon des sources, que ce n'était que du carburant. Cependant et malgré cette assurance donnée par les services idoines les gens disent se méfier et boudent cette plage. La Kabylie a eu droit à son quota de canicule. Sirocco, coupures d'eau en certains villages, canicule et feux de forêt ont accompagné le quotidien déjà bien morose des populations.