La Kabylie se caractérise surtout par son couvert végétal et aussi son relief. En effet, les massifs forestiers couvrent une importante superficie des flancs du Djurdjura. Le chêne liège, le chêne vert et le chêne Afarez sont les essences qui squattent les hauteurs, alors que l'olivier a pris possession des collines de moins de 900 mètres et les autres espèces ne sont pas rares, tel le sapin qui recouvre, par exemple, Tala Guilef, cette station climatique du Djurdjura, près de Boghni. Cependant, les massifs forestiers de la région paient chaque année le tribut du feu. Certes, cette année les incendies sont relativement moins nombreux que les années précédentes mais ils sont là quand même et ont emporté avec eux des hectares de forêts, de maquis et aussi d'oliviers et d'arbres fruitiers de rapport. Ainsi et pour la période allant du début juin au début août, ce sont 130 incendies qui ont été recensés dans la seule wilaya de Tizi-Ouzou. Ces feux ont détruit, et pour cette période seulement, 650ha de couvert végétal dont 160 ha de forêts. Il est certain que la canicule ambiante a fait le reste et les feux partent plus facilement au moindre accident. C'est ainsi que durant les trois jours des 06, 07 et 08 août, ce sont plus de vingt foyers qui ont été recensés dans la wilaya par la protection civile. Ces incendies, favorisés par la canicule, ont donc fait beaucoup de dégâts. La protection civile cote le chiffre de 167 ha de couvert végétal détruit en ces trois jours et parmi cette catastrophe figure une bonne partie de forêts. Des forêts peuplées essentiellement de chêne vert et de chêne liège. Comme il est à déplorer également la perte de plus de 200 oliviers, généralement des arbres centenaires qui ont péri. Ces incendies ont été recensés dans les régions de Aïn El Hammam, de Bouzeguène, de Larbaâ Nath Irathen, des Ouacifs, des Ouadhias de Maâtkas, de Draâ El Mizan, de Draâ Ben Khedda et aussi dans le centre de la wilaya. Selon la protection civile, le plus important incendie a été celui de Aïn El Hammam qui a emporté 60ha dont 40 de chêne vert et 10 de maquis et dix autres de broussailles. Le second incendie, assez important, est celui recensé dans un dépôt à Tala Allam dans les faubourgs nord-ouest de Tizi-Ouzou où le feu a détruit 400 caisses de boissons alcoolisées. Le feu est l'ennemi principal de nos forêts et détruit encore plus vite que l'homme n'arrive à reboiser. Les consignes de prudence sont à suivre à la lettre si l'on ne veut pas que nos forêts disparaissent à jamais.
