Le nombre important des évacuations de malades de tous âges, à partir des wilayas avoisinantes, vers les urgences du CHU Docteur Hassani de Sidi Bel-Abbès, le service de traumatologie et celui de chirurgie infantile, fait que les médecins, chirurgiens et urgentistes trouvent beaucoup de difficultés pour accomplir au mieux leurs missions. Ils viennent de Mechria, Bechar, Saïda, El-Bayadh, Labyod Sidi Cheikh, Aïn Témouchent et Tissemsilet s'ajouter à la population locale qui afflue en grand nombre, quotidiennement, sur le CHU-SBA, généralement dans un état très grave, alors qu'ils sont censés devoir recevoir une première prise en charge au niveau des hôpitaux des wilayas citées. «De plus, et malheureusement, ils viennent ainsi sans diagnostic ni rapport médical», précise le docteur Rahal qui ajoute que «cela n'est pas sans rendre encore plus difficile le travail des équipes médicales». «Nous nous retrouvons, poursuit-il, à doubler d'effort pour sauver des vies, même si nous sommes dépassés.» «Il y a quelques jours, une femme âgée de 47 ans, évacuée à partir de Mécheria, est décédé avant d'arriver d'être admise aux urgences, d'une crise cardiaque», dira un médecin qui met ainsi l'accent sur le danger que l'on fait parfois encourir aux patients dans des déplacements difficiles. «Un cas comme celui-là gagnerait à être immédiatement pris en charge et soigné au niveau de l'hôpital où il a été admis en premier et pas ailleurs», précise notre interlocutrice. D'après quelques médecins, «cette charge de travail supplémentaire due aux évacuations diverses et quotidiennes vers les urgences du CHU Docteur Hassani-Abdelkader a commencé depuis le début de l'année en cours et le phénomène a tendance à se multiplier durant cette saison où l'on enregistre un nombre élevé de victimes d'accidents, de la route notamment, multipliant ainsi la pression sur le service de traumatologie et de chirurgie infantile». «L'équipe médicale doit ainsi trouver des lits disponibles pour les cas graves, en trouver coûte que coûte pour la prise en charge de ces patients venant de loin, parfois accompagnés d'un ou deux parents», explique un médecin. Il est relayée par sa collègue qui dit: «Parfois, quand il s'agit de cas urgents, on est dans l'obligation de vider des lits de malades de Sidi Bel-Abbès, qui peuvent revenir sans peine le lendemain.» La question que les urgentistes et les médecins de garde se posent est, pour reprendre leurs termes, «à la fois simple et complexe». «A quoi servent les structures de santé existantes dans les wilayas avoisinantes puisqu'il nous arrive de recevoir des cas nécessitant parfois de simple interventions et ne sont pas pris en charge au niveau local?» demande-t-on. «Cette question reste toujours pendante puisqu'aucune DSP des wilayas en question n'a remis aucun rapport pouvant expliquer les raisons pour lesquelles ces nombreux cas sont envoyés régulièrement aux urgences de l'hôpital Docteur Hassani», a précisé le docteur Rahal qui a tenu à rappeler que «la mission, cependant, des médecins et des urgentistes est d'abord la prise en charge de tous les malades admis à leur niveau, sans chercher leurs origines». Il ajoute dans ce contexte: «Pour l'hôpital de Sidi Bel-Abbès, tous les cas sont traités au niveau local, à part ceux de neurochirurgie qui sont parfois évacués au CHU d'Oran, quand il n'y pas de médecins de garde.» Le problème est ainsi posé par le corps médical des urgences de Sidi Bel-Abbès parce qu'il ne représente pas uniquement une surcharge supplémentaire de travail, mais il s'agit aussi de la vie des malades admis.