Le dossier de l'affaire de détournement financier dont a été victime Algérie Télécom, et dont le montant a été évalué à 4,8 milliards, est passé, hier, devant la chambre d'accusation du tribunal d'Oran. Cette première audience a été marquée par la demande formulée par les avocats de la défense de remettre en liberté provisoire leurs six clients écroués, une requête qui sera rejetée par la cour à la demande du procureur général. Cette affaire, portée à la connaissance du public fin juillet, remonte, en réalité, à 2005. Un trou a été découvert dans la comptabilité de l'opérateur public de téléphonie, un détournement qui a eu lieu entre les mois de mars et août 2005, ce qui avait conduit à l'ouverture d'une enquête arrivée à terme quatre années après le délit… Une plainte a été alors déposée par la direction de wilaya de l'opérateur public contre une cinquantaine de personnes, entre employés et partenaires de cet organisme. Les investigations menées par des enquêteurs internes ont confirmé des écarts d'écriture comptable entre l'agence incriminée et les services financiers de la direction de wilaya d'Algérie Télécom, des conclusions qui auront servi sans doute lors de l'enquête menée par les enquêteurs de la police judiciaire. Ainsi, au courant du mois de juillet dernier, plus de cinquante personnes, entre employés de l'agence et gérants de KMS, ont été présentés par-devant le magistrat instructeur du tribunal d'Oran. Après avoir été auditionnées, six personnes ont été écrouées alors que six autres bénéficiaient du contrôle judiciaire. Le reste des suspects ayant été laissés en liberté provisoire. Hier, les avocats de la défense des six mis en cause écroués ont demandé la liberté provisoire pour leurs clients, une requête qui devait s'opposer à l'exigence du procureur qui, lors de son réquisitoire, a demandé le maintien du mandat de dépôt à leur encontre. Le représentant du Ministère public devait requérir la même décision contre les autres suspects. Après délibérations, les six mis en cause ont été maintenus en détention.