Suite aux nombreuses plaintes déposées par les commerçants du marché des fruits et légumes de Haï Zitoune, auprès des services de l'APC de Saïda et la direction du commerce, une équipe mixte des deux services a réagi avant-hier en chassant des dizaines de commerçants informels des différentes places qu'ils occupent depuis plusieurs années. Cette décision est survenue après la grève observée par les commerçants exerçant légalement, un débrayage qui avait duré presque toute une journée, ce qui n'avait pas manqué de provoquer une certaine perturbation. De leur côté, les commerçants agissant de façon informelle aux alentours du marché, et qui jouissent d'un nombre plus important de clients car affichant des prix davantage plus bas, estiment que «cette décision est injuste, surtout qu'elle coïncide avec l'arrivée du mois de Ramadhan qui nécessite beaucoup de frais». «Comment vais-je faire désormais pour subvenir aux besoins de ma famille?» interroge l'un de ces commerçants. Il ajoute: «L'Etat nous a-t-il donné l'occasion de travailler autrement?» «Devant la persistance du chômage à Saïda, je n'ai trouvé mieux que de revendre quelques fruits pour nourrir ma famille», ajoute un autre marchand informel qui, par l'occasion, appelle les responsables de Saïda à «travailler à la création de l'emploi qui est un droit constitutionnel, avant de procéder aux mesures disciplinaires contre les chômeurs, en particulier les chefs de famille.»