Rafik Djelloul et un jeune et talentueux poète dont le décès du père a été la source d'inspiration. Ce natif d'El-Biar (Alger), né le 28 septembre 1986, a eu depuis son jeune âge un net penchant pour la poésie. «J'ai écrit plusieurs essais sur l'enfance, la nature… Je bouquinais également et tout ce qui était littérature, m'intéressait. J'ai pu acquérir ainsi un niveau de langue soutenu. Ensuite, j'ai cessé d'écrire, et ce, jusqu'à la mort de mon père. Chose qui m'a profondément affecté. Je me suis donc remis à écrire et le thème de mon poème portait sur les funérailles de mon géniteur. Et c'est comme ça que j'ai repris goût à l'écriture», raconte-t-il. Il poursuit: «Beaucoup de poètes m'inspirent, tels que Mahmoud Darwiche et Nizar Kabbani que je considère comme le poète de la patrie et de la politique, contrairement à ceux qui le voient uniquement comme un chantre de la femme. Je pense qu'il a très bien su concrétiser l'amour du pays à travers celui de la femme.» En 2008, le jeune poète a participé au concours de poésie et celui du cours récit, organisés par la radio El Bahia. Il y a obtenu le second prix pour un poème intitulé «Silence Arabe». Mais où se place-t-il par rapport aux poètes reconnus? Il rétorque: «N'est-ce pas que, petit à petit, l'oiseau fait son nid. Moi, comme tout débutant, j'ai aussi trouvé des difficultés matérielles et morales. J'ai fait face à la marginalisation. C'est un obstacle connu des artistes. Mais cela ne me décourage pas. Comme débutant, je n'ai pas eu l'occasion de me confronter au public. J'étais marginalisé par les directeurs de clubs, les organisateurs de soirées culturelles, de soirées poétiques… Cela ne m'a pas empêché de m'imposer sur la scène culturelle. Même si c'est à un certain niveau.» «Vous savez, les poètes rencontrent les même problèmes vécus par le commun des citoyens: sociaux, affectifs, politiques et culturels. Malheureusement, l'Etat ne semble pas trop se préoccuper de ce volet. C'est dommage que le poète soit marginalisé en Algérie», dit-il avec un brin de déception.