Une belle affiche a été présentée, vendredi en soirée, aux mélomanes d'Oran qui suivent la deuxième édition du festival de la musique et de la chanson oranaises, malheureusement devant un public peu nombreux. Et le lendemain samedi, les spectateurs ont eu droit à un bouquet constitué de Cheikh Bendhiba, Cheikh Mazouzi, la troupe Nour Bilad et le poète Blaha ainsi que le jeune chanteur Mesli Houari. Azzeddine Filali, Kouider Negadi, Chérif Abdelkrim, Houari Ourad et d'autres chanteurs confirmés comme la chanteuse Houria Baba, se sont succédé vendredi sur la scène en puisant dans le répertoire du regretté Ahmed Wahbi. Professeur de musique à l'école des non voyants d'Aïn El-Turck, Azzeddine Filali a été la surprise de la soirée, ce vendredi, en interprétant une nouvelle chanson dédiée à El-Qods, "wach Nahki", avant de sortir les merveilles d'Ahmed Wahbi. Il y a eu ensuite Saber Houari et Sid Ahmed Gotal qui ont réussi leur passage en interprétant les inoubliables "Ouahran Ouahran", "Khalouni nebki", "Ya Dzair", "Metoual dellil" et "Alach Tloumouni" d'Ahmed Wahbi, mais aussi une chanson de Benzerga, "Nebghik Nebghik". Temmouh Abdellah, parolier qui a écrit plusieurs textes à Ahmed Wahbi et à Blaoui Houari, devait déclarer à l'aps: "La chanson oranaise, qui s'est imprégnée de la musique moderne, s'est toujours distinguée par ses paroles empruntées aux chyoukh et le langage poétique arabe puisant ses racines dans le chant bédouin au rythme de la gasba et el gallal." Il a cité dans ce contexte les chanteurs Benzerga dans les années 50, puis Blaoui et Wahbi, comme les piliers de ce style. Interrogée aussi par l'aps sur la situation de la chanson oranaise, Souad Bouali dira qu'elle "a toujours eu et aura sa place dans le paysage culturel national". «C'est un genre qu'on retrouve dans le raï, qui puise les paroles dans le quotidien des gens notamment des jeunes. Un genre qui a évolué dans l'underground de la société", soulignera pour sa part un cadre de la direction de la culture. Côtés spectateurs, un jeune algérien établi à l'étranger dira apprécier «cette vie nocturne avec des chansons du terroir". "Je me demande, poursuit-il, pourquoi le grand public n'était pas au rendez-vous." La clôture de la deuxième édition du festival de la musique et de la chanson oranaises est prévue pour aujourd'hui.