C'est parti pour la protestation! Le Conseil des lycées d'Alger (CLA) a appelé les enseignants à boycotter le premier jour de la rentrée scolaire, le 13 septembre. Dans une conférence de presse, tenue hier au siège de la Ladh, le CLA estime que cette journée de grève constituera un premier avertissement. «Il sera suivie d'un programme d'actions d'ici la fin du mois, discuté et enrichi par les assemblées générales de lycées.» Selon le chargé de communication du CLA, Idir Achour, ces actions seront débattues à l'intersyndical de la Fonction publique qui décidera de la suite à donner. Après que l'intersyndical a pris la décision, l'année passée, d'organiser un sit-in le jour de la tripartite en signe de protestation contre «les manœuvres de diversion et le mutisme irresponsable de la tutelle qui nie la dégradation du pouvoir d'achat des travailleurs de l'Education et des enseignants en particulier». Après une accalmie qui a duré 2 ans, le CLA revient donc à la charge en déplorant «les promesses non tenues par le ministère» de tutelle. Le syndicat a qualifié de mensongères les déclarations du ministre quant au taux réel de réussite au bac qui, selon Idir Achour, ne dépasse pas les 36%, loin des 45% annoncés en grande pompe par le premier responsable du secteur qui n'a comptabilisé que les candidats scolarisés sans tenir compte des abandons et des absentéistes. Pour le chargé de communication et de l'information du Cla, non seulement le ministre de l'Education a usé de la grande manipulation des chiffres dans les résultats du bac, mais il y a eu une volonté délibérée de mettre fin à l'enseignement technique au niveau de l'enseignement secondaire. Le porte-parole du Cla a estimé que ce fort taux d'échec se répercutera sur la prochaine rentrée scolaire du fait de la surcharge des classes de terminale qui en découlera. Celle-ci sera de l'ordre de 44 élèves par classe en moyenne. «Ce qui constituera, à ses yeux, un handicap de plus pour les élèves déjà éprouvés par des programmes superficiellement allégés.» S'y ajoute la charge pédagogique des enseignants qui se verra porter à la hausse du fait du non déroulement des concours de recrutement, hypothéquant l'avenir des milliers de contractuels. Le Cla évalue à 25.000 les besoins de postes budgétaires dans le secteur éducatif en terme d'enseignants, d'adjoints d'éducation et d'agents économiques et d'entretien. Seulement, reconnait-il, «les tergiversations du premier responsable du secteur, reportant à chaque fois la date des concours dont il est l'unique organisateur en consultation avec la fonction publique, a fait que les recrutements effectifs ne se feront qu'en janvier 2010». Il dénonce à ce propos la marginalisation des commissions paritaires qui, selon lui, «a conforté le doute sur l'existence de lobbies de corruption au niveau des académies qui font des marchandages sur la répartition des postes budgétaires». «Une preuve de plus, souligne-t-il, que le secteur est géré par le pouvoir administratif au détriment du pouvoir pédagogique où les circulaires remplacent les décisions des conseils de classe.» Le Cla a réitéré par ailleurs la promulgation du régime indemnitaire et la révision du statut particulier de nature à favoriser la promotion après 5 ans et non celle de la logique des quotas. Il s'agit également de revoir la grille des salaires des enseignants en portant le point indiciaire à 165 DA au lieu de 45 actuellement. Ce qui situera le salaire entre 90.000 et 120.000 DA et un SMIG de 33.000 DA contre 22.000 et 42.000 DA aujourd'hui.