Certaines contrées de la wilaya de Boumerdès restent, malgré tout, «sensibles» aux actes terroristes. C'est par exemple le cas de la région de Ammal, sise à environ une trentaine de km au sud de Boumerdès, où un engin explosif, un «mortier» artisanal (habhab) a explosé et coûté la vie à un citoyen de cette région. Selon des sources, la victime est un homme âgé d'environ une quarantaine d'années. L'attentat s'est produit juste avant l'appel à la prière d'El-maghreb, (moment de l'Iftar), dans les environs immédiats du village agricole de Bou Aïdel, dans la région d'Ammal. Selon des sources, les criminels avaient ciblé un fournisseur en pain du campement militaire proche des lieux. C'est dans un virage en épingle à cheveux de cette route de montagne que le conducteur du véhicule, un fourgon assurant les livraisons de pain, Fodhil B., a été surpris par des salves de habhab sans doute actionné à distance par un groupuscule terroriste. Le véhicule a été sérieusement touché et le conducteur a rendu l'âme sur le coup. La victime est originaire de l'un des villages proches de Tidjelabine, sise dans les environs de Boumerdès. Il faut dire qu'en ce mois sacré de ramadhan, une certaine vigilance des forces de l'ordre est remarquée pratiquement partout en Kabylie, de jour comme de nuit. En région rurale, ce sont les forces de l'ANP qui sont sur le qui-vive et dans les agglomérations urbaines les services de sécurité veillent au grain. Dans ces régions de la wilaya de Boumerdès, les forces de l'ordre ont opéré récemment le démantèlement d'un réseau de soutien et arrêté plusieurs éléments activant dans ce réseau. Comme trois terroristes ont été éliminés durant les débuts du ramadhan, toujours dans cette région du sud est de Boumerdès. Lors de notre passage dans les villes des Issers, de Tenia et surtout de Beni Amrane, cette dernière étant assez proche du lieu cité en supra, les citoyens ont clairement affirmé «que les choses vont mieux depuis le redéploiement des forces de l'ordre et, durant ce ramadhan, nous veillons en toute confiance et sécurité». A Bordj Menaiel, des jeunes gens abordés diront pratiquement la même chose mais ajouteront «il faut surtout voir du côté de Baghlia si les choses se tassent!» Dans cette petite ville, sur la route menant de la RN 12 à Dellys, la région agricole s'éveille doucement en cette matinée du mardi. Rares sont en effet les gens qui sont dehors, hormis les travailleurs et quelques marchands. Abordés, des travailleurs diront: «Oui c'est vrai que cette région a trop souffert mais depuis le redéploiement des troupes de l'ANP les choses ont heureusement bien changé!» On parle certes encore de groupuscules terroristes rôdant, notamment dans les maquis de Ghzerawel, mais, pour tous, ces derniers n'ont plus la même capacité de nuisance. La basse Kabylie reprend espoir.