La commune d'Es-Sénia vit, ces derniers jours, au rythme d'enquêtes en cours sur le foncier. Des enquêtes lancées par le chef de cette daïra et qui risquent de faire des vagues. Le peu d'éléments qui en ressort promet déjà bien des scandales. «Ces enquêtes ont levé le voile sur un bon nombre de spéculations foncières qui étaient sur le point d'aboutir, n'était l'intervention à temps des autorités de la tutelle», apprend-on, de sources averties qui révèlent qu'«un nombre non négligeable de terrains à haute valeur foncière allaient être détournés de leur vocation au profit de projets qui ne profitent pas à l'intérêt public». Le chef de daïra d'Es-Sénia a déclaré à ce propos: «Certains ex-responsables de cette commune ont présenté des rapports attestant une saturation foncière et l'indisponibilité de terrains vierges susceptibles d'accueillir des projets pour la réalisation d'équipements publics. Ces rapports sont faux et ont privé la commune de plusieurs équipements d'utilité publique, dont une polyclinique». Du côté des habitants de cette commune, on est également conscient de cette problématique. «Le foncier dans cette commune s'est transformée en une source d'enrichissement illégal. Des terrains ont fait l'objet de spéculation par des gestionnaires dénués de tout sens de responsabilité et surtout de moral. Certains d'entre eux ont fait croire à leurs responsables hiérarchiques qu'il n'existait plus de terrains dans la commune pour abriter des projets publics. Résultat, la commune a été privée d'importantes réalisations d'infrastructures et d'équipements publics.» témoignent ainsi plusieurs citoyens. «Pis encore, poursuit-on, aucun programme de logements sociaux n'a bénéficié aux habitants de cette commune depuis 2005. En revanche, des assiettes à très haute valeur foncière sont vendues à des sommes excessives à des individus riches et influents. Les passe-droits ont longtemps dominé dans cette commune.» De son côté, M. Tabet, l'un des habitants de cette commune dira: «Nous avons été privés, durant de longues années, de logements sociaux à cause de l'indisponibilité du foncier, tel que l'affirmaient certains ex-responsables.» Concernant cette problématique, le chef de daïra d'Es-Sénia, dira: «C'est la spéculation foncière qui a mis en otage la réalisation de nombreux projets dans la commune, chef-lieu de la daïra, depuis plus de deux ans. Ceci, à l'exemple de la polyclinique qui était projetée dans la localité de Aïn El Beïda, sur une superficie de 1800 m2. L'inscription financière de ce projet a été faite en 2006, mais vu que les travaux de réalisation n'avaient été lancés que deux ans après l'inscription du projet, il a fini par être retiré pour profiter à une autre localité», dira-t-il, avant d'ajouter: «Dès mon installation à la tête de cette daïra, je me suis penché sur ce dossier en recensant les terrains inexploités pour les récupérer par la suite. C'est ainsi que nous avons sélectionné une ancienne assiette située dans la cité universitaire CUMO, un terrain de 800 m2 dans le quartier la Floriale, deux autres superficies à Sidi El Khiar et dans le quartier appelé Commandant Chérif, estimés à 1,5 hectare. Des anciens responsables avaient affirmé à leurs supérieurs hiérarchiques que ces assiettes avaient déjà été affectées.» Notre interlocuteur ne fera aucune allusion à une éventuelle poursuite judiciaire contre les responsables qui sont derrière ces dépassements. «L'essentiel, c'est de récupérer ces superficies foncières afin qu'elles soient destinées à des projets d'utilité publique», dira-t-il. Sur un autre registre et s'agissant du logement social, le chef de daïra dira: «Les services de l'office de promotion et de gestion immobilière se sont montrés prédisposés à lancer la réalisation de logements sociaux, au cas où le foncier était disponible.» Notre interlocuteur fera savoir, en outre, qu'avec la récupération de ces terrains, la commune d'Es-Sénia est appelée à voir, prochainement, le lancement des travaux de réalisation d'un grand nombre de projets d'infrastructures publiques et des programmes de logements sociaux.