Sidi Bel-Abbès n'en finit pas avec les festivals de musique et de danses. Cette fois-ci, c'est au tour des artistes du hip-hop et autres expressions nouvelles tendances d'égayer les nuits ramadanesques de la capitale de la Mekerra et de réunir autour de l'esplanade Wiam du quartier de Sidi Djillali des centaines de jeunes pris dans le rythme hard et les paroles aussi incisifs que porteuses de vérité. Le festival en est à sa quatrième édition et semble prendre la bonne voie pour devenir le lieu privilégiés de ces formes de plus en plus dominatrices dans le champ artistique et qui ne demande qu'une petite place pour exprimer son «bleus». Depuis Jeudi dernier, les spectacles se sont poursuivis dans une ambiance chaude, avec entre autres des chanteurs bien vus dans cette sphère, comme Amine la rage d'Alger, Moh El-Ghana de Blida, du Gnaoui, Zounka Generation de Tizi-Ouzou, Street live d'Oran, Beat box Amar et sa virtuosité dans l'harmonica… Ce mixage a pu donner le la et permis de comprendre que, désormais, une «hedda jdida» (nouvelle tendance) débarque chez nous, même si elle est encore à l'état embryonnaire chez nous. En tout cas, et de l'avis du public jeune, Sidi Bel-Abbès a bien fait d'ouvrir ses bras à ces «jeunets» et «il faut continuer à les encourager». L'initiateur du festival, en l'occurrence Filofénomène Chawki, encore étudiant, a foulé pour la première fois la scène en 2000. Il s'est formé à l'école de la rue, apprenant à écrire et à chanter sur le tas, aidé par son ami «Don Quichotte», surnom sympathique d'autant qu'il projette de monter un spectacle rap adapté de l'œuvre de Cervantès. Cette expérience lui a donc permis de penser à ce festival qu'il a intitulé «Expression nouvelle vague», idée conçue pour donner à chacun l'occasion de dire, de chanter, de peindre ou de faire du cinéma… «Mais il faut dire, précise-t-il, que la direction de la culture a contribué à promouvoir cette manifestation culturelle.» Ainsi, ce mois de ramadhan a été le moment choisi pour que Filofénomène et ses compagnons se produisent devant le public bélabbésien et leur montrer que ces nouvelles tendances, tant décriées par certains, ne sont en définitive qu'un moyen de «crier» son droit de cité. Par ailleurs, toujours dispos, «Filo» et quelques élèves de l'école des beaux arts de Sidi Bel-Abbès travaillent actuellement à la réalisation de la première fresque de graffitis au-dessous du pont de Sid Djillali, ce qui est, pour des citoyens interrogés, «une belle initiative à même de rendre la ville plus cool». «C'est une manière de participer au développement de l'esprit urbain et de la sorte Sidi Bel-Abbès voit déjà le futur dans une tonalité multicolore», dira un jeune artiste-peintre.