Comme prévu, Taoudmout, petit et paisible chef-lieu de commune de l'extrême sud-est de la wilaya de Sidi Bel-Abbès, figurant parmi les communes les plus démunies d'Algérie (source PNUD), vient d'être doté d'un CEM à l'architecture inédite et attend l'affectation d'une administration et de moyens de transport. Cette réalisation a été accueillie à la grande satisfaction de la population locale, d'autant plus que «ce joyau», apprend-on avec fierté, dispose d'une capacité d'accueil de 450 places pédagogiques, grâce à ses 16 divisions et ses deux laboratoires. Pour cette rentrée scolaire 2009/2010, seuls 170 disciples de niveaux différents ont bien voulu rejoindre les lieux et leurs cours sont assurés par une vingtaine de PEM, ramenés des quatre coins de la wilaya de Sidi Bel-Abbès et qui ont la chance de disposer de logements d'astreinte. Quant aux anciens élèves, qui souffraient le martyre des navettes quotidiennes entre Taoudmout et Marhoum, ils se disent soulagés et sourient aux anges aujourd'hui. Néanmoins, selon des sources concordantes, le nouveau CEM laisse apparaître certaines anomalies qui font craindre le pire au chef d'établissement et à ses collaborateurs. En premier lieu, le manque d'agents d'administration, d'adjoints de l'éducation, d'OP, d'un économe et surtout de moyens de transport. «Des contraintes, dira un parent d'élève, qui nous laissent appréhender que le directeur et ses enseignants auront bien du mal à accomplir leur mission.» «Que l'on fasse preuve davantage de rigueur, leur a rétorqué un chef de service de la direction de l'Education à Sidi Bel-Abbès. Avec le temps, nous pourrons venir à bout de ces lacunes dans les prochains jours. La population locale peut s'estimer heureuse de voir ses vœux déjà exaucés». En effet, on ne peut s'empêcher de penser qu'avec une population de 170 collégiens scolarisés, Taoudmout dispose de quelque 450 places pédagogiques, ce qui est loin des critères exigés habituellement pour l'implantation d'une telle infrastructure.