Les professeurs et les élèves du CEM «Belouadi Fatima», situé au cœur de la ville nouvelle «Akid Othmane» d'Aïn Témouchent, ont observé dans la matinée de jeudi, un arrêt de cours de 90 minutes, en signe de protestation contre l'insécurité vécue au sein de leur établissement, où deux collégiennes ont été agressées et blessées la veille par des intrus. Sous le couvert de l'anonymat, un professeur (PEM) nous dira: «Nos élèves sont traumatisés par ce climat, notamment les filles, qui se plaignent d'être constamment harcelées. Autant vous dire que nous ne pouvons guère enseigner dans un tel climat d'insécurité.» Pour sa part, le chef de l'établissement en question ajoutera: «Depuis quatre (4) années, l'insécurité n'a cessé de régner autour de l'enceinte de notre CEM, et ce, en dépit de plusieurs correspondances adressées à la tutelle. Nos filles étaient régulièrement délestées de leurs bijoux, sous la menace par des voyous, qui s'aventuraient devant la porte même du CEM. Mieux, en tant que membre de l'APW, j'ai soulevé ce problème d'insécurité en session plénière et le wali m'a répondu que son administration ne peut recruter un agent de sécurité pour chaque établissement». Abordant l'origine de cette protestation qui a réuni autour de la même revendication, aussi bien les PEM que l'ensemble de leurs élèves, le DEM nous dira: «Il était 15h30 ce mercredi après-midi, heure de la recréation, quand des jeunes énergumènes, dont le signalement a été mémorisé par les élèves, ont franchi le mur d'enceinte pour pénétrer dans la cour, semant la panique autour d'eux et en agressant physiquement deux filles qu'ils ont blessées. Leur forfait accompli, ils sont repartis par le même chemin, pour disparaître dans la nature.» Cet incident a bouleversé la population riveraine, notamment les parents d'élèves craignant pour leur progéniture, selon lesquels «la recrudescence de ce phénomène a coïncidé bizarrement avec le mois de Ramadhan écoulé et il ne se passe pas un jour où des jeunes désoeuvrés, issus de la déperdition scolaire, ne viennent harceler nos filles aux abords de ce collège.» «L'émoi créé par ce regrettable incident, qui en annonce bien d'autres si rien n'est fait pour y remédier, soutient l'enseignant qui tient à son anonymat, a fait déplacer sur les lieux le SG de la direction de l'Education de la wilaya, venu accompagné des services de sécurité et de la protection civile, pour s'enquérir de la situation.» C'est ainsi qu'à l'issue de l'entrevue que le SG a tenue avec le corps pédagogique du dit CEM, à sa tête le directeur et membre de l'APW, M. Messar Ahmed, ce dernier a bien voulu résumer pour la VO, les décisions prises: «Recrutement d'un agent de sécurité, surélévation du mur d'enceinte du CEM et feu vert pour changer la porte d'accès au CEM». «Ceci étant, conclura D. Hamza parent d'élève, si l'insécurité en milieu scolaire semble constituer désormais une sérieuse préoccupation pour les autorités de la wilaya, nous serions encore mieux rassurés si la sûreté urbaine territorialement compétente, envoyait ses patrouilles pour sécuriser les heures des entrées-sorties de nos enfants scolarisés dans ce collège».