La situation assez tendue qui régnait ce jeudi à l'établissement hospitalier spécialisé (EHS) des Planteurs ne pouvait échapper aux nombreuses patientes venues pour des besoins médicaux et c'est la décision de suspendre une sage-femme qui serait à l'origine d'une série d'événements qui secouent tout l'établissement. En attente depuis plusieurs heures dans l'enceinte de l'établissement, des citoyennes venues pour des consultations ont relevé le manque de personnel. «J'attends depuis ce matin, en vain. D'habitude, nous sommes prises en charge très rapidement», dit, visiblement contrariée, cette jeune maman, accompagnée de son époux. Les mêmes propos sont tenus par une autre patiente habituée à faire son suivi médical à l'EHS des Planteurs. «Le malaise qui couve dans cet établissement, où administration et personnel s'opposent, ne nous regarde pas. L'essentiel pour nous est d'être bien soignées. Malheureusement, nous sommes prises en otages», dit-elle en faisant remarquer que les patientes constatent «amèrement» cette «atmosphère électrique qui règne depuis le début de cette matinée du jeudi». En effet, un service minimum seulement y est assuré et ce à cause d'une décision émanant de l'administration suspendant une sage-femme qui n'est autre que la première représentante syndicale du personnel. C'est donc cette suspension qui a conduit certains membres du personnel médical à prendre position avec la syndicaliste écartée, et ce, en allant jusqu'à fermer les portes des bureaux à la directrice de l'établissement. A ce propos, Touil Ragba Saadia, l'intéressée, dira: «C'est une décision arbitraire qui va à l'encontre de la réglementation en vigueur. Je suis la secrétaire générale de la section syndicale et j'ai été suspendue abusivement.» Une autre collègue tiendra à préciser: «L'administration gère d'une manière unilatérale cet établissement. Nous sommes soumis à des représailles de la part de la directrice qui prend des décisions sans consulter le personnel.» Du côté de l'administration, la première responsable de l'EHS des Planteurs rétorque: «Nous faisons notre travail convenablement. Preuve en est que nous avons reçu 28 inspections de notre tutelle et rien ne nous a été reproché. Je dirai même plus, cet établissement, qui était à l'abandon, est passé de 60 à 120 lits. De plus, nous y avons introduit une spécialité importante, la chirurgie infantile.» Toujours est-il, ce jeudi, les événements qui ont suivi ces déclarations ont failli déraper quand une partie du personnel a interdit l'accès des bureaux à la directrice. La pression sur le personnel est montée même d'un cran avec le dépôt de congés de maladie par deux spécialistes ramenés pour renfoncer le staff médical. «Des congés qui ont suivi la tension qui règne dans l'établissement», dit-on. Suite aux évènements survenus ce jeudi à l'EHS des Planteurs, une équipe de représentants de wilaya de l'UGTA a été dépêchée sur les lieux pour une éventuelle médiation. Par ailleurs l'interdiction d'accès de la directrice à ses bureaux, qui a dépassé le simple cadre du conflit, aura poussé l'administration à faire intervenir les éléments de la 7ème sûreté urbaine afin de constater les dépassements signalés. En fin de journée, la tension était toujours à son maximum, chacune des parties campant sur ses positions.