Les nombreuses habitations touchées par le tremblement de terre du 10 octobre 1980 et par les différentes répliques successives enregistrées notamment à Chlef, Benaïria, Sendjas, Zeboudja, Béni-Rached et Oued Fodda, se retrouvent 29 ans après, dans un état de dégradation très avancé et menacent de tomber en ruine sur leurs occupants. Cet état de dégradation est dû, selon les spécialistes, à l'absence de travaux de confortement, censés les consolider. Absence qui serait le facteur principal de l'aggravation de l'état de ces habitations, qui n'ont pas été épargnées non plus par les rigueurs du temps. Du coup, on signale çà et là des signes annonciateurs de nouvelles catastrophes qui menacent les habitants lesquels n'ont pas d'autres abris où ils pourraient se réfugier, pour se sentir en lieu sûr. Il suffit d'ailleurs de rendre visite à la cité CNEP, érigée au centre-ville de la capitale du Chéliff, pour constater de visu le danger mortel qui guette ses résidents. Il y a lieu de préciser par ailleurs, que les fameux travaux de consolidation, lancés précédemment par les pouvoirs publics, au lendemain du séisme dévastateur du 10 octobre 1980, n'ont touché en réalité que les édifices publics et la cité EGECO se trouvant à l'ouest de la ville. C'est dire si les autres habitants se sentent légitimement marginalisés et laissent déverser leurs sentiments mêlés à de la frustration. A vrai dire, l'état dans lequel se trouvent les milliers d'habitations, devenues précaires par la force du temps et de l'oubli des responsables de l'époque, nécessitent une intervention aussi rapide qu'efficiente des responsables qui ont hérité du problème laissé sans solution équitable par leurs aînés. Signalons que les maisons affectées par le séisme et qui tiennent encore debout, par on ne sait quel miracle, ont déjà fait l'objet d'un diagnostic approfondi, lui-même suivi par un recensement général effectué par les services du Contrôle Technique de la Construction (CTC), dont la direction de wilaya est à Chlef. Services qui cumulent, faut-il le souligner, une expérience de plusieurs décennies dans le domaine du contrôle de la construction. Malheureusement, toutes leurs recommandations dorment jusqu'à présent dans quelque tiroir poussiéreux,… jusqu'au prochain recensement. «Nous apprécierons beaucoup que ces visites du CTC soient suivies concrètement par des décisions salutaires pour nous et nos familles», affirme Y. Saïd, un résident de la cité CNEP, avant d'être relayé par son ami Djamel: «A force d'attendre une décision qui ne vient pas, nous en sommes à nous demander, si l'on n'attend pas que notre cité s'écroule toute seule, pour nous évacuer en catastrophe et récupérer l'assiette pour d'autres projets immobiliers. Des projets seront érigés avec les normes sismiques requises, au grand bonheur des requins de l'immobilier…», a-t-il conclu avec véhémence.