Le corps enseignant et tout le secteur de l'Education viennent de subir, une fois de plus, un humiliant affront avec la sortie d'un album au style Rap, et tout y est, de l'insulte dégradante à la mise en cause de l'enseignante dans les différents échecs de la société. Le CD se vend à 40 dinars et les paroles sont déjà apprises par les élèves. Quelque soit la réaction si, toutefois il y en a une de la part des organismes de contrôle ou du secteur de l'éducation, la dignité de l'enseignant a déjà subi un sérieux coup, notamment avec la vente du CD de Cheb Chakir, les élèves des trois cycles, primaire, moyen et secondaire, ont appris par cœur les refrains de l'album «el Moualima». De nombreuses enseignantes qui ont beaucoup plus à faire qu'à écouter une chanson Rap, ont toutefois eu écho des humiliations et des propos dégradants dont elles sont le sujet. A ce propos, une enseignante fera remarquer: «Cette chanson que je n'ai pas eu l'occasion d'écouter n'est qu'un prolongement logique du statut social de l'ensemble des enseignants et du manque de considération que les plus hautes autorités et notre tutelle en premier lieu, nous accorde, l'enseignant à bon dos». Les mêmes propos seront partagés par cette autre enseignante du moyen, proche d'ailleurs de la retraite qui dira: «La chanson, en vogue actuellement, maltraite tout le secteur de l'éducation et le chanteur semble être influencé par la vie actuelle de notre société qui met l'enseignant en dernière position, après les incultes et les vendeurs de drogue, voilà ce que mérite l'enseignant dans notre pays, mais on le sait bien que nul n'est prophète dans son pays». Des propos qui ne disent pas long sur l'amour propre de ces enseignants qui subissent de plein fouet le renversement de valeurs dans notre société actuelle. Par ailleurs, des élèves se disent plus pris par l'air de la chanson que les paroles elles mêmes, mêmes si certains parmi eux reconnaissent le côté maladroit du chanteur. Du côté de l'ONDA, le premier responsable étant absent, nous n'avons pas pu être éclairés sur le sujet. Mais nous apprendrons tout de même que l'Office national des droits d'auteurs, ONDA, a bien reçu les textes de l'album mis en cause, mais l'album en question n‘a pas encore été enregistré auprès de l'ONDA. Par ailleurs, la chanson semble avoir fait grand bruit dans les services de l‘office, bien que, selon nos sources, des contrôleurs de l'office ont bien sillonné les boutiques de vendeurs et de revendeurs de CD, sans succès, nous dira-t-on. Le CD de Cheb Chakir dont nous avons une copie, a été achetée par plusieurs fans de ce genre de musique, pour la simple et unique raison qu'elle est disponible un peu partout en ville. Ce titre insultant pour une frange de fonctionnaires, l'une des plus utiles à notre société, vient s'ajouter à ceux enregistrés précédemment et dont certains font l‘apologie des harraga, des voleurs à l'étalage, et pour ne citer que ceux-là.