Regret n «Nous voulions faire mieux et aller plus loin mais, faute de moyens, nous avons stagné.» Arriver à marier deux cultures, la targuie et l'occidentale, n'est ni simple ni facile. Pourtant, la troupe Groupe Rap Touareg (GRT) a pu le faire à Djanet (Illizi). Ce groupe composé de 9 jeunes touareg âgés de 18 à 27 ans a pu créer la troupe Tifinar (l'alphabet targui) nous dit Ali Amidel, l'un des membres de la troupe, rencontré à la maison de jeunes de la ville où il active avec ses «copains» rapeurs depuis 2002. Malgré le manque de moyens, la troupe, pour encourager les jeunes passionnés par la danse du rap et leur permettre de faire sortir toute leur énergie et leurs talents, a, en effet, innové et développé l'art de la danse pour sortir d'un style trop répandu dans le monde entier et créer son propre style tout en préservant son origine targuie. «au tout début, nous avions commencé par la danse du hip-hop à travers laquelle nous avons innové pour chanter le rap avec des paroles targuies», nous a expliqué notre interlocuteur qui nous a assuré que les membres de la troupe exigent le port de la tenue traditionnelle targuie pour danser le rap lors des représentations en dehors de Djanet ou hors de nos frontières. La troupe vient récemment de sortir son 1er album dans un CD-Rom audio. selon Amidel, «nous avons beaucoup amélioré nos performances et nous comptons sortir un CD vidéo qui a tardé faute de moyens financiers et nous avons aussi des projets de vidéo-clip». Ces fans des troupes locales et étrangères spécialisées dans le rap à l'image de Double Canon, El-Bahdja, Eminem, Greg David et d'autres ont effectivement réussi à imposer ce nouveau mixage entre l'art targui et la musique occidentale. Ce qui leur a permis de sortir de la ville de Djanet pour se reproduire à travers le territoire de différentes localités de la wilaya d'Illizi, mais aussi à Tébessa et certaines villes du Nord comme Tizi Ouzou. Ils sont ensuite carrément sortis des frontières pour exhiber leurs talents en Libye où ils ont été invités récemment. «Nous avons voulu faire mieux et aller plus loin mais faute de moyens nous avons stagné», déplore notre interlocuteur et d'ajouter : «nous voulons donner une bonne image de l'homme bleu. Nous n'avons jamais envisagé de sortir de nos traditions targuies ou encore de nos sources.» «Les membres du groupe devraient être soutenus et encouragés car le public de Djanet les adore», estime un jeune rencontré à la maison de jeunes.