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34 candidats à l'émigration clandestines sauvés et 49 autres portés disparus Un homme de… 58 ans et une maman avec un bébé de 16 mois parmi les harraga
Dans la matinée d'hier aux alentours de 7h30, l'unité navale «El Barez 359», relevant de la troupe des gardes-côtes, a intercepté un semi-rigide à 10 miles nautiques à l'Est du cap de l'Aiguille, et à bord duquel se trouvaient 20 candidats à l'immigration clandestine, tous de nationalité algérienne, voulant gagner les côtes ibériques. L'unité navale a accosté, hier, au quai du port d'Oran, avec à son bord, ces 20 harraga, tous sains et saufs. L'âge de ces aventuriers varie entre 17 et… 58 ans et parmi eux, se trouvaient un mineur et un quinquagénaire. On apprend aussi qu'ils étaient issus des différents quartiers de la ville. Rappelons qu'ils avaient embarqué, avant-hier, à bord d'un semi-rigide, équipé d'un moteur de type Suzuki de 40 chevaux et la traversée leur aura coûté 8 millions de centimes chacun. Plus tard dans la journée, aux alentours de 13h30, un autre patrouilleur des gardes-côtes de la marine nationale unité «648», a intervenu pour porter secours à un autre groupe de 14 harragas. L'intervention des gardes-côtes a sauvé ces aventuriers d'une mort certaine à 15 miles au nord des îles Habibas qui étaient en dérive depuis 4 jours. Parmi eux deux jeunes harrag –bien malgré eux- âgés de 4ans et un bébé de 16 mois. L'âge de ces candidats à l'émigration clandestine varie entre 17 et 30 ans et originaires de la wilaya de Mostaganem. Ils ont pris le large à partir de la plage Oued Chlef (Mostaganem) dans la nuit de jeudi à vendredi à bord d'une petite embarcation de 4,20m. Mais voilà le rêve de l'Eldorado espagnol a vite cédé la place au cauchemar de la déchéance en pleine mer après qu'ils eurent à affronter des conditions météo difficiles. Sitôt accostés, les secours ont apporté les premiers soins aux rescapés plus particulièrement au petit enfant de 4 ans et au bébé «Zinou» qui souffrait de déshydratation et de manque de nourriture manifestes. La maman de ce dernier était abattue. Comment en serait-il autrement pour elle ? Au lieu du rêve, c'est le retour au bled. «J'ai laissé derrière moi deux autres enfants que j'ai confiés à des parents. Je voulais fuir la dure réalité de ma vie avec mon 3ème enfant. Mais me revoilà au point de départ. Je voulais traverser pour offrir à mes enfants une vie plus digne et un autre toit que celui de la prison dans laquelle nous vivons. Je hais la vie qui est la mienne». La jeune maman de 28 ans fait une pause, le temps de sécher ses larmes avant d'ajouter d'une voix à peine audible : «Je n'ai pu aller à une meilleure vie. J'ai essayé plusieurs fois de me suicider sans succès. Mon mari a divorcé et a migré me laissant toute seule avec un gros fardeau sur mes frêles épaules. Je n'ai plus envie de vivre. La mort, pour moi, est une délivrance». Nous avons laissé cette mère avec sa déception et sa colère, pour nous rapprocher de 3 autres filles membres du même groupe. Même cause, même constat et même désillusion. Touatia, 23 ans, a fui la rudesse d'un quotidien qui est loin d'être rose. «Je travaillais chez des familles comme bonne à tout faire pour pouvoir subvenir à mes besoins avec toutes les humiliations que cela engendre de la part des mes ‘patrons'. J'ai fini par me lasser de cette situation et c'est ce qui m'a encouragé à faire la traversée». A noter que les gardes-côtes ont multiplié leurs rondes dans l'optique de retrouver des harragas portés disparu et dont le nombre avoisinerait les 49 citoyens.