Première violence dans le mouvement de grève lancé par les syndicats autonomes du secteur de l'Education. Des centaines d'enseignants contractuels sont revenus à la charge en organisant, hier, un sit-in devant la présidence. Brandissant des slogans portant les inscriptions, «Nous voulons l'intégration M. le Président» ou encore, «C'est honteux, honteux ! Un ministre de l'Education est incapable de prendre une décision». Arrivés au niveau du lycée Bouamama, les contractuels ont été empêchés d'atteindre la présidence par un impressionnant cordon de sécurité mis en place tôt le matin sur les lieux. Aussitôt, la foule devenant très dense, les policiers en faction chargeront les contestataires en malmenant certains d'entres eux. L'épisode s'est achevé par l'arrestation de cinq ou six manifestants, conduits de force aux commissariats avant d'être relâchés. Venu de Mostaganem, un des enseignants malmenés a été évacué à l'hôpital. Un reporter-photographe appartenant à un journal arabophone a été, lui aussi, tabassé et son matériel confisqué avant de lui être restitué sans les photos prises sur les lieux. Les rédactions ainsi que le syndicat national des journalistes, le SNJ, ont été saisis pour dénoncer ces agissements d'un autre âge. Un sit-in a été tout de suite organisé par la famille des journalistes à la Maison de la presse Tahar Djaout, en signe de soutien à leur confrère, demandant l'ouverture d'une enquête par la DGSN. Par ailleurs, pour leur second rassemblement, après celui du 2 novembre, les enseignants contractuels réclamaient leur intégration ainsi que l'annulation pure et simple du concours de recrutement qu'ils jugent discriminatoire. «Non seulement, nous vivons dans la précarité depuis des années, mais le nouveau système nous exclut du droit de participation à un concours national, un concours qui interdit aux licenciés de prétendre à un poste d'enseignant, alors que nous comptabilisons pas moins de 10 ans d'expérience ou plus», s'offusquent les enseignants contractuels. En tous les cas, ces derniers qui ont rejoint le mouvement de grève générale qui sévit dans le secteur de l'Education ont décidé, cette fois-ci, de ne pas baisser les bras jusqu'à la satisfaction de leurs revendications. Ils comptent, même, aller vers une grève de la faim pour faire valoir leurs droits. Quelque 35.000 enseignants contractuels ne sont pas encore régularisés.