Les élèves de la troisième année primaire et leurs parents se sont rassemblés, hier matin, devant la porte d'entrée de l'école primaire El Hassan Ibn El Haytam, pour dénoncer ce qu'ils qualifient de comportement indécent et inadmissible, et qu'ils imputent à l'enseignante de leurs enfants. Les protestataires menacent de durcir le ton, et ce, dans le cas où les responsables de la direction de l'éducation, ne réagissent pas dans les plus brefs délais possibles. Cette action de protestation menée par les parents d'une trentaine d‘élèves de l'école Hassan Ibn El Haytam, qui se trouve aux Planteurs, est la première du genre dans l'histoire de l'enseignement primaire à Oran. Mme Belabbès est l'une de ces mamans qui a participé à la protestation d'hier, elle dira: «Cela fait plus d'un mois que ma petite fille se plaint du comportement violent de son enseignante. Elle raconte que celle-ci s'adresse à eux dans un langage grossier, qui est loin d'être digne d'une enseignante, censée accomplir une mission d'éducation. Les élèves lui reprochent aussi certaines attitudes impudiques dont je n'oserai même pas vous parler.» De son côté, Mme Mokhtari, ayant deux filles scolarisées dans ce même établissement, confiera pour sa part: «Nous avons décidé d'empêcher nos enfants d'aller en cours jusqu'à ce que ce problème soit réglé. «Nous avons peur pour nos enfants, car la situation semble échapper à toute maîtrise. Nous réclamons le changement de cette enseignante, d'ailleurs nous avons adressé plusieurs correspondances à la direction tutelle. Malheureusement, aucune réaction n'a été enregistrée et aucune mesure n'a été prise à l'encontre de cette enseignante. C'est pour cette raison que nous sommes décidés d'aller jusqu'au bout, afin de défendre la scolarisation de nos enfants et de les protéger contre les méfaits de cette enseignante.» Les parents des élèves, pris en charge par cette enseignante, ont affirmé dans deux pétitions signées et adressées à la tutelle que «nos enfants sont sans cours depuis plus de deux mois et leur avenir est menacé». Les élèves de leur côté ont dit que «notre maîtresse nous insulte et nous tient des propos vulgaires et impudiques». Puis ils ajouteront: «nous n'assimilons aucun cours, étant donné que l'enseignante refuse de nous expliquer le contenu du programme». Contactée pour avoir sa version des faits, la directrice de cet établissement dira: «En tant que premier responsable de cette école, j'ai transmis les préoccupations des parents d'élèves aux responsables à la direction de l'éducation. Autrement, je ne peux en aucune manière intervenir dans une telle situation.» Pour ce qui est des collègues, certaines d'entre elles, diront: «Notre collègue traverse une crise dépressive, résultant de lourds problèmes socioprofessionnels» Quant à l'enseignante concernée, elle réfutera tous les faits qu'on lui reproche, en précisant: «Franchement, j'ignore ce qui se passe et je n'y comprends rien.» Les parents d'élèves affirment être décidés à durcir le ton et à continuer de protester et ce, jusqu'à ce que la direction de la tutelle intervienne.