Autant leurs visages étaient crispés, une demi-heure avant le début des examens de fin du cycle primaire, autant la joie était à son summum vers 16 H à la sortie de la dernière épreuve, celle de la langue française. La délivrance d'une pression pesante sur leur état psychologique était visible sur leurs visages et comportements. Et pourtant, vers 7h30, la tension était à son paroxysme chez bon nombre d'élèves et leurs parents. Le temps maussade de la matinée de ce jeudi exacerbait la peur et la crainte de ces candidats, qui subissaient la première épreuve dans leur cursus scolaire. Pour ces enfants dépassant de peu onze ans, le fait de passer leur premier examen hors leurs établissements habituels respectifs, faisait craindre le pire. « Cette peur s'était sitôt dissipée avec l'ouverture des plis des sujets et leur distribution. Les jeunes candidats se sont vite familiarisés avec leur nouvel environnement. L'étude de texte -El Oum- de l'épreuve de la langue arabe les a stimulés dans leur dissertation», confie une surveillante au centre d'examen Mohamed El Aid Al Khalifa, une demi-heure après le début de l'examen. Au centre Malek Bennabi, à la Basse Casbah, aux CEM Ali Amar et Abdrrahmane Salem à Bab El Oued en passant par le CEM Pasteur et l'école primaire Aissat Idir, les encadreurs semblaient satisfaits du déroulement des épreuves et de l'état psychologique des élèves fortement secoué par les deux longs débrayages de l'année scolaire. « Les sujets ont été puisés du programme enseigné », affirme une enseignante, ajoutant que dans le cycle primaire, comme dans les deux autres paliers, moyen et secondaire, les programmes d'enseignement dispensés sont un enchaînement de cours. « Les assidus les assimilent facilement et les retardataires doivent assumer les conséquences de leur paresse », regrette une autre enseignante, membre du staff d'encadrement. Si pour certains élèves, l'épreuve des mathématiques n'a pas été aussi abordable que la précédente, pour d'autres par contre, le sujet n'a posé aucun problème. En somme pour la majorité des candidats abordés à l'extérieur de leurs centres d'examen, les répliques étaient pratiquement les mêmes. « Nous avons bien travailler. Les sujets étaient abordables. Nous les avions traités en classe, au cours de l'année scolaire et durant les deux semaines de révisions », ont attesté les futurs collégiens rassurant leurs parents venus s'enquérir du travail de leur progéniture. Selon certains parents, les deux semaines de révision programmées dans les établissements scolaires ont été bénéfiques aux élèves. Mais pour d'autres, dont les enfants sont scolarisés dans une école primaire à Alger centre, les révisions en langue française s'avèrent insignifiantes devant le retard cumulé en la matière, vu les nombreuses absences de l'enseignante de la langue française. « Je reconnais que le sujet de l'épreuve de français sur l'école était facile, mais je ne pense pas que mon fils ait été en mesure de répondre convenablement et conjuguer les verbes comme il se doit », regrette une dame attendant son fils devant le portail du centre d'examen Aissat Idir. Elle estime que bon nombre d'élèves accusent un retard considérable en langue française. Elle cite la classe de son fils. « Ce n'est qu'à une semaine de l'examen qu'ils ont appris à conjuguer les verbes au passé composé », relève-t-elle, espérant voir compenser cette lacune par l'obtention de bonnes notes en arabe et en maths. Deux matières comptabilisant chacune le coefficient 2. • 11.051 candidats à Alger centre Au niveau de la direction de l'éducation d'Alger Centre, le travail avait commencé à 5 h. Il fallait être à l'heure. Rien n'a été laissé au hasard au niveau des 31 centres d'examen dans les différentes circonscriptions. Cette année, l'académie d'Alger a enregistré 11.051 candidats à l'examen de fin du cycle primaire dont 5 417 filles, encadrés par 1 381 éléments et supervisés par 31 observateurs. Pour les responsables de cette académie, l'organisation des épreuves est presque parfaite. C'est le troisième examen de la réforme. Aucun détail n'a été laissé au hasard. Les cas d'absentéisme sont insignifiants. La cellule de suivi installée au siège de l'académie a d'ailleurs fait part d'une irréprochable organisation et de la présence de tous les concernés. Contrairement aux années précédentes, les élèves hospitalisés se sont déplacés vers les centres d'examen relevant de la circonscription de leurs établissements hospitaliers. C'est le cas de deux malades de l'hôpital de Mohamed Debaghine (ex-Maillot) et un autre de Beni Messous. Les deux premiers ont passé leur examen au CEM Mohamed Bouras à Bab Djedid et le troisième au centre d'examen El Mazraâ à Béni Messous.