Ce n'est pas un effet de contagion mais un ras-le-bol qui aura poussé les stagiaires de l'ex-Ecole normale de jeunes filles, à observer un mouvement de protestation, hier matin. Et c'est un retard dans le versement de la bourse et les conditions de prise en charge des internes qui sont les principales revendications de ces stagiaires. «Nous n'avons pas perçu notre bourse, depuis le début de l'année, et les conditions de prise en charge des stagiaires internes sont déplorables. Il est à signaler des vitres cassées, par ce froid glacial, un vieil équipement, servant de lit, totalement rouillé, des eaux à la qualité douteuse ainsi qu'une restauration de qualité encore plus douteuse», fera savoir l'une des stagiaires, ayant requis l'anonymat. Ce sont là en partie les raisons qui ont poussé les 122 stagiaires de l'institut de formation des maîtres, qui se trouve à l'avenue d'Oujda, à décider d'une grève ouverte. Ces stagiaires, en effet, ne supportent plus les conditions dans lesquelles s'effectue leur formation de trois ans. Une autre stagiaire, une externe, dira: «Nous avons un problème de bourse dont on ne voit pas la couleur, 2.700 dinars par trimestre, et qui ne nous sont même pas versés. Nous soutenons aussi nos camarades internes qui viennent des villes voisines, il faut imaginer que plus de 60 filles stagiaires doivent attendre des heures pour faire leurs toilettes. Ajouter à cela, le froid et les lits qui datent de plusieurs années, en témoigne la rouille apparente sur le métal. D'un autre côté, la restauration est l'autre calvaire que vivent ces internes et la nourriture servie n'est pas digne d'être servie à un être humain.» A ce propos, le conseiller de l'éducation au niveau de cet institut, admettant le retard effectué dans le versement de la bourse fera remarquer: «Le budget, étant reçu tardivement par la tutelle, il est à savoir qu'une première tranche a été versée par l'intendance, ce 3 novembre et nous entamerons les autres versements prochainement.» A propos de la restauration et de la qualité des menus servis, on apprendra que «le Ministère de l'éducation nous accorde 55 dinars par jour pour le petit déjeuner, le repas de midi et le dîner et l‘intendant ne fait que gérer cette somme pour assurer un menu aux stagiaires.» Les affirmations de ce conseiller de l'éducation, concernant les 55 dinars, alloués quotidiennement au menu du matin et du soir des stagiaires, en disent long sur la qualité des repas à servir à ces futurs enseignants qui ne semblent vraiment pas avoir tort de protester, encore plus que leur bourse met du temps à être versée.