Comme chaque année universitaire, les étudiants résidant dans la daïra de Remchi sont confrontés à l'épineux problème du transport. Leur chef-lieu étant situé à 24km seulement au nord de Tlemcen, ces étudiant(e)s ne peuvent être hébergé(e)s dans les cités universitaires de Bouhennak, l'administration limitant ce droit à ceux ou celles habitant dans un rayon de plus de 50km. Pour se rendre quotidiennement à la faculté de Médecine, située pratiquement au centre-ville de Tlemcen ou dans les autres facultés implantées à Imama, Bouhennak ou Chetouane, ils doivent se lever tôt, s'ils tiennent à trouver place dans un minibus ou Karsan. Car, à partir de 07h30, les retardataires risquent de poireauter par tous les temps jusqu'à 10h00 voire 11h00, notamment les jours de grande transhumance entre la banlieue et le groupe urbain du grand Tlemcen. En effet, nombreux sont les travailleurs et autres citoyens qui viennent ces jours-là, «conquérir» de haute lutte leurs places au détriment des étudiants. Cet encombrement provient du souci des transporteurs de rentabiliser leur parc roulant et qui les incite à ne pas retourner à vide, à partir de 08h00 du matin. Une fois arrivés au terminal de K'bassa, à l'entrée nord de Tlemcen, ils attendent de charger jusqu'à la dernière place pour reprendre le chemin de Remchi. «La direction des Transports a certainement un rôle à jouer face à cette situation qui fait que d'un côté, une longue file de véhicules attendent de charger des passagers qui ne viendront pas, et de l'autre côté, des clients qui attendent des bus qui ne viendront pas également. Les services des transports devraient couper la poire en deux et contraindre les transporteurs à démarrer dès qu'ils ont chargé 50% de leurs places disponibles, sachant bien qu'ils ont de la marge pour prendre d'autres passagers sur le chemin du retour». Ainsi s'exprimait H. Boumédiène, un étudiant en 3ème année de technologie, qui avait peur de louper sa séance de TD. En fin d'après-midi, le schéma est inversé, dans la mesure où les étudiants sont nombreux à attendre au niveau de la station de K'bassa l'arrivée aléatoire des Karsan et autres bus qui attendent de faire le plein de passagers à Remchi. Des scènes de bousculades, indescriptibles sont déplorées quotidiennement le matin à Remchi et l'après-midi à Tlemcen. «Si la pénurie de moyens de transport vécue le matin est angoissante, celle de l'après-midi l'est encore plus», nous dira une étudiante, avant de mieux préciser sa pensée: «Le lundi, nous terminons les cours à 17h30, heure à laquelle les bus de l'université arrêtent leur rotation, et gare à ceux qui sortent en retard. Pas plus tard que la semaine dernière, nous avons pris au vol, mes camarades et moi, le dernier bus. Arrivés au terminal de K'bassa, il n'y avait plus le moindre véhicule en partance pour Remchi. Après une demi-heure d'attente vaine, un transporteur desservant habituellement Hennaya, est venu nous proposer de nous ramener à Remchi moyennant 50Da chacune, soit le double du tarif habituel. Qu'auriez-vous fait à notre place?... N'ayant pas d'autre choix, nous avons accepté le «marché» et notre «sauveur» nous a déposées… à hauteur de la poste de Remchi et comme j'habite à l'autre bout de la ville, j'ai dû parcourir seule, la peur au ventre, tout un kilomètre pour rentrer chez moi. S'il est vrai que le problème de l'insécurité ne se pose pas encore à Remchi, une jeune fille seule n'est jamais à l'abri des mauvaises surprises…» «Nous en sommes à appréhender les cours de fin d'après-midi, ajoutera sa copine. Durant la période hivernale, les nuits sont porteuses de beaucoup d'appréhension pour les étudiantes et leurs parents, à l'idée de ne pas trouver de moyens de transport pour rentrer à temps chez elles. La situation va sûrement empirer cet hiver, lorsqu'il fera pratiquement nuit aux environs de 17h30. Les étudiants qui ne peuvent s'absenter aux T.D. de peur d'être sacqués aux examens, auront fort à faire à leur sortie du dernier cours. Si le problème ne se pose pas pour certains d'entre eux, qui peuvent compter sur le concours de parents véhiculés, certains offrant de bonne grâce même le covoiturage, d'autres n'auront d'autre solution que celle de sécher leurs T.D.», a-t-elle conclu. Et dire qu'il y a deux ans déjà, l'idée avait circulé, selon laquelle des bus de l'université allaient être réservés à ceux qui habitent, entre autres, à Hennaya ou Remchi. Or, rien de concret n'a été fait dans ce sens jusqu'à maintenant. Aussi, les étudiants seraient pleinement soulagés si des bus universitaires étaient mis à leur disposition, pour leur permettre de se consacrer pleinement à leurs études.