La dernière session ordinaire, tenue au siège de l'APW d'El-Bayadh, pour débattre des dossiers de la rentrée scolaire d'une part et de l'Aménagement et de l'Agriculture d'autre part, a été mise à profit par le wali pour menacer les bureaux d'études défaillants de mettre fin à leurs relations de travail, en résiliant leurs contrats. Entre-temps, le directeur de l'Education de la wilaya d'El-Bayadh (DEW) avait présenté dans le détail la rentrée scolaire 2009-2010, en mettant l'accent sur les efforts consacrés pour que cette échéance se déroule dans de bonnes conditions. Ceci en porte-à-faux avec le rapport de la commission de l'APW, qui a émis des réserves sur la question. Selon cette dernière, les déclarations du DEW ne colleraient pas à la réalité, notamment «en matière d'aménagement et de réalisations ayant touché certains établissements», selon l'un des membres de cette institution, qui poursuivra: «Malgré les efforts (financiers) consentis par l'Etat, pour ériger des structures scolaires de bonne qualité, on enregistre, comme à chaque fois, des malfaçons dans les réalisations des infrastructures scolaires». Pour illustrer ses propos, il citera le cas du lycée de Sidi Tifour qui, selon lui, «n'a pas encore bénéficié des équipements nécessaires, entraînant de ce fait des classes archi-surchargées, obligeant 3 élèves à se partager une même table.»Il n'en fallait pas plus, pour déclencher l'ire du wali, qui s'en est pris aux bureaux d'études de la wilaya d'El-Bayadh, en les accusant «de courir après le gain facile». Ceci, bien qu'il ait désigné une commission censée veiller sur la qualité des équipements publics. En réalité, le problème reste toujours posé, malgré les engagements pris par la DEW de ramener des équipements d'excellente qualité, tels ceux du chauffage, une priorité à prendre en considération, si l'on en croit les instructions fermes adressées aux P/APC et aux chefs de daïras, pour dégager le budget nécessaire à cette opération et pour combler le déficit recensé avant l'arrivée de la période hivernale.Les bureaux d'études n'ont pas été à la fête ce jour-là, puisqu'ils ont été «incendiés» au même titre que les promoteurs immobiliers, qui selon le wali, «laissent un doute sur la conformité et la légalité de l'obtention de leurs agréments». Autrement dit, ils auraient présenté des références «bidon», pour obtenir leurs agréments. C'est ce qui l'incite donc à recommander de revoir les agréments des entreprises et bureaux défaillants, «vu que tout le monde semble être en quête du gain rapide au détriment de la qualité», a-t-il remarqué. Et de citer «le projet de réhabilitation de la route de Mécheria, que quelques gouttes de pluie ont suffi à tout remettre en question». Tout un tronçon de cette route a été effectivement emporté par les eaux de ruissellement. «La question qui se pose aujourd'hui, est de savoir comment un seul bureau d'étude pourrait gérer les projets réalisés dans les 22 communes, ce qui relève de l'inimaginable», a-t-il constaté. La dernière déception en date fut enregistrée dans une école érigée à la cité d'Aflou. Les malfaçons étaient telles que le wali avait interdit d'ouvrir ses portes, avant d'apporter les correctifs nécessaires. Pire, «les différents projets réalisés au cours de ces cinq dernières années, dans la wilaya d'El-Bayadh, a-t-il dit, sont déjà très dégradés, parce que leur construction ne répondait pas aux normes de qualité requises». Ces dérives ont incité la wilaya à menacer de résilier les contrats des bureaux d'études défaillants et de les poursuivre en justice. Quant aux agences de promotion immobilière, «il leur est réclamé de rembourser les avances qu'elles ont obtenues, en usant de subterfuges», selon la même source. Enfin, «les directions des bureaux d'études sont invitées à assainir leurs rangs et à sanctionner ceux qui font fi des lois et de la réglementation en vigueur», est-il souligné. Ces recommandations sont rappelées par plusieurs membres de l'APW.Comme pour apporter de l'eau au moulin du wali, le directeur du logement et des équipements publics (DLEP) a révélé, que le ministre de tutelle avait confirmé les lacunes relevées dans les conceptions architecturales et appliquées de façon douteuse par les bureaux d'études locaux, d'où la nécessité de faire appel à des bureaux d'études agréés et de haut niveau, réputés pour la qualité du suivi des projets. Pour terminer, le wali s'est engagé à fermer les bureaux d'études qui ne répondent pas aux normes de qualité requises, sans avertissement préalable, en concluant par: «J'ai lancé des investigations portant sur les détournements, qui ont pris de l'ampleur ces derniers temps.»